Maurice A. envisageait la vie comme un furoncle situé à l’extrémité de son nez le faisant loucher. Pour tenter d’oublier l’incongruité de son quotidien il essaya en vain plusieurs subterfuges : lunettes noires, chapeau à larges bords, alcools frelatés, émissions de chasse et de pêche. Jusqu’au jour où de retour de longues vacances et rédigeant une interminable liste de courses, Maurice réalisa qu’en alignant les tirets et les mots sur la feuille, il oubliait son furoncle. Depuis, pas un jour ne passe sans qu’il n’écrive ou ne modifie plusieurs listes dans ses multiples carnets.