Miguel Garroté
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JERUSALEM - Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Gaby Ashkenazi, a réaffirmé jeudi à la radio publique que l'Etat hébreu devait "se préparer à toutes les options" pour arrêter le programme nucléaire iranien. "Nous pensons comme les Etats-Unis que l'Iran ne doit pas pouvoir se doter de l'arme nucléaire. La priorité pour parvenir à cet objectif passe par la diplomatie et des sanctions (...) mais tout le monde comprend que nous devons nous préparer à toutes les options", a affirmé le général, actuellement en visite à Washington. Le chef d'état-major a ainsi évoqué la possibilité d'une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes comme celle menée par son pays en juin 1981 en Irak contre la centrale atomique d'Osirak, près de Bagdad. Le général Ashkenazi effectue sa première visite aux Etats-Unis en tant que chef d'état-major. Il a rencontré notamment le vice-président américain Dick Cheney et devait s'entretenir jeudi avec le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen. Le chef d'état-major israélien a également souligné que son "devoir" était "de préparer l'armée à la guerre, pour combattre et vaincre". La veille, le Premier ministre israélien Ehud Olmert, cité par la radio publique, avait estimé, lors d'une rencontre avec le candidat démocrate à la présidentielle américaine, Barack Obama, que, selon les estimations israéliennes, l'Iran disposera de l'arme atomique "d'ici la fin de 2009 ou au début de 2010 au plus tard".
Interrogé par l'AFP, Mark Regev, porte-parole de M. Olmert n'a ni confirmé ni démenti ces déclarations. Il s'est borné à affirmer que le Premier ministre avait souligné "la nécessité pour la communauté internationale d'agir de façon urgente" contre les ambitions nucléaires de l'Iran. Barack Obama, qui a quitté Israël jeudi, a, pour sa part, promis, la veille, un soutien "indéfectible" à Israël, estimant que l'Iran doté de la bombe atomique constituerait "une grave menace" pour le monde. Le candidat démocrate a toutefois affirmé, mercredi, que toutes les options, y compris militaires, devaient rester ouvertes, mais il a estimé qu'une frappe aérienne ne suffirait pas à régler ce problème. "L'Iran est un grand pays. Ils ont dispersé leurs moyens nucléaires d'une façon telle, que nous ne pourrions pas voir des frappes chirurgicales régler définitivement, sans anicroches, le problème, comme Israël a été capable de le faire avec la menace nucléaire irakienne", a affirmé M. Obama à la chaîne de télévision américaine, ABC News. Estimant que "la guerre n'est pas une bonne option", il a cependant ajouté qu'il laisserait ouverte la possibilité d'une action militaire quand il s'agira d'empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire.
© AFP – jeudi 24 juillet 2008
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