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Avec l’Elemnt Rival, Wahoo entre dans la compétition contre Garmin et Polar dans le domaine des montres GPS de triathlon. La marque est relativement connue des cyclistes pour ses compteurs vélo performants et simples d’utilisation.
Après des fuites sporadiques depuis déjà 2 ans, Wahoo a pris son temps pour peaufiner sa première montre GPS. On imagine qu’ils ont bien travaillé pendant ces 2 ans. Travaillé à quoi ? A des fonctionnalités innovantes comme la transition automatique en triathlon (sans toucher les boutons).
Pour sa première montre GPS, Wahoo n’a pas cherché à faire du bling-bling ou de la copie low cost mais à développer des fonctionnalités pour permettre au triathlète de se concentrer sur sa course et ses performances. Wahoo s’est attaché à conserver un fonctionnement simple et des fonctionnalités ciblées à destination des sportifs.
Alors, après l’éclosion de Coros depuis 2 ans sur le segment de l’outdoor, est-ce que Wahoo va devenir un nouvel outsider de luxe, cette fois sur le marché du triathlon ?
Test Wahoo Elemnt Rival : le verdict
Pour une première, Wahoo a réussi à développer des fonctionnalités innovantes qui vont permettre aux triathlètes de se préoccuper un peu moins de leur montre GPS et un peu plus de leur course. L’Elemnt Rival souffre néanmoins encore de sa jeunesse et il lui manque quelques fonctionnalités essentielles comme la programmation d’entrainements.
POUR
Transition auto en triathlon
Intégration avec l’écosystème WahooCONTRE
Pas de programmation d’entrainement
Interface déstabilisante
Fiabilité du capteur cardio optique
Présentation de la Wahoo Elemnt Rival
Elle remplace : aucune
Au-dessus dans la gamme : aucune
En-dessous dans la gamme : aucune
Visuellement, je trouve le design de l’Elemnt Rival très réussi. J’ai testé la version noire mais je trouve la blanche encore plus racée. Le design rappelle un peu celui d’une Fenix ou d’une Vertix, avec une lunette qui encercle l’écran. La petite différence, c’est que la lunette est en céramique et pas en métal. Concrètement, ça veut dire que c’est quasiment inrayable, contrairement aux lunettes en métal qui perdent leur couleur à chaque rayure.
Le boitier fait 46mm de large pour 15,3mm d’épaisseur, ce qui est un format comparable à pas mal de montres GPS de triathlon, comme la Polar Vantage V ou la Garmin Forerunner 935.
Pour l’écran, c’est du classique pour une montre de sport, un écran transréflectif de 30mm de diamètre et une résolution de 240 x 240 pixels. C’est ce qu’on trouve sur la majorité des montres GPS depuis plusieurs années. Aujourd’hui, il n’y a que les Suunto 9 et les Fenix 6 / 6X qui ont des écrans plus grands. Avec un écran de cette taille, on a donc un anneau noir entre le bord de l’écran et la lunette. C’est de la place perdue. Par-dessus, c’est du verre Gorilla Glass.
Les 5 boutons ont une forme particulière, un peu comme ceux de la Suunto 9 Titanium. Ce sont des boutons qui font plus montre outdoor. Wahoo doit en avoir conscience et a inséré entre les boutons des renforts sur les côtés du boitier afin d’éviter qu’on les accroche partout.
L’interface est bien différente de ce qu’on trouve ailleurs.
- Le bouton en haut à gauche allume le rétro éclairage (une pression longue sert à verrouiller les boutons)
- Les 2 boutons du bas servent à faire défiler les widgets vers la gauche ou vers la droite
- Le bouton en haut à droite affiche les notifications (une pression longue active le mode ne pas déranger)
- Le bouton du milieu sert à lancer l’enregistrement d’une activité sportive
Le rétro éclairage ne peut pas être activé par un mouvement de poignet. Il faut appuyer sur le bouton en haut à gauche.
Le bracelet est en silicone, confortable, avec 2 passants qui tiennent bien en place et un système de remplacement rapide (sans outil).
L’Elemnt Rival embarque les capteurs suivants :
- Puce GPS/GLONASS Sony
- Capteur cardio optique Philips
- Altimètre barométrique
- Accéléromètre
On peut y coupler tout capteur externe, en Bluetooth ou en ANT+, y compris des capteurs de puissance vélo ou Stryd.
L’ensemble pèse 53g. C’est plus que les concurrentes chez Garmin (entre 47 et 50g pour les Forerunner 745, 935 et 945) mais moins que la Polar Vantage V2 (62g). Cela dit, bien qu’elle ressemble à une Fenix, elle est beaucoup plus légère qu’une Fenix 6 qui pèse 80g.
Et elle est étanche à 50m.
Wahoo a une définition un peu particulière du mot ‘widget’. OK c’est de l’anglais (d’ailleurs je viens de me rendre compte que même Google traduction ne connait pas de traduction française à ce mot), mais chez toutes les autres marques de montres GPS, un widget, c’est un écran qu’on affiche dans l’usage quotidien de la montre (c’est-à-dire pas pendant l’enregistrement d’une activité sportive).
Alors avec les boutons gauche et droite, on peut faire défiler des écrans depuis la watchface (ce que moi j’aurais naturellement appelé ‘widgets’) :
- Watchface
- Départ d’une activité sportive (dans le dernier profil sportif utilisé), avec recherche du signal GPS
- Fréquence cardiaque : FC instantanée, FC moyenne et graphique sur 2h, avec recherche du signal GPS
- Altitude : actuelle et graphique sur 2h, avec recherche du signal GPS
Bon, déjà, ça fait pas beaucoup de widget. Et puis ça fait un peu bizarre, au début, de trouver le lancement d’une activité sportive en tant que widget alors qu’on pout aussi accéder à la liste des profils sportifs en appuyant sur le bouton du milieu. Et pis surtout, ça fait carrément tordu de voir le cercle orange/vert de recherche du signal GPS sur tous ces écrans.
Alors j’ai cherché dans l’appli et j’ai trouvé ‘gérer les widgets’, ouf :
- Etat de la batterie
- Fréquence cardiaque
- Nombre de pas (avec un objectif quotidien)
- Valeur calorique de l’entrainement (avec un objectif quotidien)
- Temps hebdomadaire d’entrainement (avec un objectif hebdomadaire)
- Distance hebdomadaire en vélo (avec un objectif hebdomadaire)
- Distance hebdomadaire de course à pied (avec un objectif hebdomadaire)
- Distance hebdomadaire en natation (avec un objectif hebdomadaire)
- Horloge universelle (choisir un 2e fuseau horaire)
On peut choisir entre 1, 2 ou 3 widgets par page. Alors je me suis dit « ah cool, ils ont fait une présentation un peu comme sur les nouvelles Garmin, sur lesquelles les widgets occupent 1/3 de l’écran quand on fait défiler la liste, avec la possibilité de cliquer pour voir plus de détails avec des widgets en mode plein écran.
Ah oui mais non. Je les ai cherchés ces widgets et il m’a fallu un moment pour me rendre compte que ce que Wahoo appelle ‘widgets’, ce sont en fait les informations qui sont affichées sur la watchface batterie, nombre de pas, etc) et pas des widgets comme toutes les autres marques l’entendent.
Après, il faut faire bien attention au départ d’une activité sportive. Ca peut être piégeux au début. On a l’impression de faire défiler les widgets vers la droite alors qu’en fait on arrive sur l’écran de GPS fix (la recherche du signal des satellites GPS). Ca veut dire que si vous restez sur cet écran, votre batterie va fondre comme neige au soleil (même si l’appui sur le bouton est involontaire). Ce n’est pas un widget, c’est un raccourci pour lancer une activité sportive en utilisant le même profil sportif que sur votre dernière sortie.
On ouvre le menu par une pression longue du bouton en bas à gauche. Il y a pas mal d’entrées mais on ne peut en fait pas configurer grand-chose depuis la montre, presque tout se fait depuis l’application. Je pense que c’est en ligne avec l’objectif de Wahoo de faire une montre simple d’utilisation. On y trouve quand même :
- Compte à rebours
- Chronomètre
- Capteurs externes
- Diffusion de FC
- Historique des séances d’entrainement
- Extinction
- Ne pas déranger
L’Elemnt Rival a été spécialement conçue avec le triathlon comme objectif. Par défaut, la liste des profils sportifs est strictement centrée autour de cet objectif :
- Course à pied, trail
- Natation : piscine et eau libre
- Vélo, Kickr (un profil home trainer quoi)
- Triathlon
- Musculation
Il n’empêche que c’est une montre GPS multisports qui sait faire autre chose. Elle a plus d’un tour dans son sac puisque Wahoo a prévu des profils sportifs en réserve, il suffit de les activer depuis l’appli :
- Vélo : 10 profils comme le vélo couché ou le cyclocross
- Course à pied : 4 profils, avec tapis de course et piste d’athlétisme
- Marche : 6 profils pour la randonnée, la marche nordique, l’alpinisme, etc
- Sports aquatiques : 7 profils comme le kayak, la planche à voile ou le stand up paddle
- Sports de neige : 4 profils pour le ski alpin, de fond, de randonnée ou le snowboard
- Patinage : 4 profils
- Gym : 5 profils comme le yoga ou le vélo elliptique
- Autre : 4 profils
Après, la plupart de ces profils sont juste des copier-coller du profil de course à pied. Il n’y a, par exemple, pas de métrique spécifique aux sports de rame, ni de détection automatique des montées/descentes sur les modes de ski.
A cette liste, il faut encore ajouter les profils multisports :
- Triathlon : classique et tout terrain
- Duathlon
- Aquathlon
- Aquacyle
- Run & bike
Et si ça devait ne pas suffire, alors vous pouvez créer un profil perso pour n’importe quel sport (manuellement ou en copiant un profil existant) ou un profil multisports perso.
Plusieurs fonctionnalités ont été développées par Wahoo pour faciliter la gestion de l’électronique par un triathlète (toujours dans l’objectif de rendre son utilisation plus facile) :
- Transition automatique : plus besoin d’appuyer sur un bouton pour marquer le début ou la fin d’une transition, tout se fait automatiquement sans toucher à aucun bouton
- Intégration Elemnt Rival / compteur Elemnt : l’affichage et les données des capteurs externes basculent automatiquement de la montre au vélo dans le parc à vélo lors de la transition 1
- Editeur d’entrainement qui permet de modifier à postériori l’enregistrement d’une course pour coller exactement au chrono officiel
A côté de ça, on trouve quand même des fonctionnalités plus classiques de montres de sport. Mais il y aussi des fonctionnalités auxquelles on pourrait s’attendre sur une montre GPS de triathlon et qui sont absentes…
On trouve par exemple les tours manuels et automatiques, la pause automatique et la diffusion de fréquence cardiaque, qui peut être utilisée avec un compteur vélo ou Zwift, les running dynamics moyennant l’utilisation d’une ceinture cardio Tickr-X. Avec une ceinture Tickr-X, on peut bénéficier de plus de métriques de course à pied : temps de contact au sol, oscillation verticale et longueur de foulée. Mais ça ne fonctionne pas avec une ceinture cardio Garmin qui fournit pourtant ces mêmes métriques aux montres GPS Garmin.
Mais on ne trouve pas la programmation d’entrainement (même pas un simple fractionné). Néanmoins, l’équipe de Wahoo m’a confirmé que la programmation d’entrainement viendrait dans une prochaine mise à jour. Il n’y a pas non plus la moindre alerte, que ce soit de FC, d’allure ou autre. Ca fait quand même léger.
Pas non plus de suivi d’itinéraire. On se souvient que Polar avait fait le même choix à la sortie de la Vantage V et avait finalement rapidement développé cette fonctionnalité sous la pression des commentaires de consommateurs. Le futur nous dira ce que fera Wahoo…
Les données transférées sur l’appli Wahoo peuvent être synchronisées automatiquement vers une vingtaine d’applications comme Strava, TrainingPeaks, Relive, Komoot, Final Surge, etc.
En l’état, l’Elemnt Rival est une montre connectée très basique. Elle reçoit les smart notifications et c’est à peu près tout. Pas de météo, ni de lecteur de musique, rien de tout ça. Mais elle fait un truc qu’aucun concurrent de Garmin n’a jamais développé : le suivi en direct (LiveTrack).
Pour ce qui est du suivi d’activité quotidienne, c’est un peu pareil. Il n’y a pas beaucoup de données suivies par la montre et encore moins sur l’application.
Télécharger le manuel utilisateur
Autonomie
Wahoo annonce une autonomie conforme à ce qu’on trouve sur le marché actuellement :
- 24h en enregistrement GPS
- 14 jours en utilisation montre connectée
Dans l’appli, on peut désactiver le suivi quotidien (FC et nombre de pas) pour améliorer l’autonomie générale.
Le chargeur fait vieillot. Le connecteur est intégré à une grosse plaque de plastique qui vient se clipser des 2 côtés de la montre et couvre tout le dos de la montre. Et nous voilà revenu en 2015 avec une TomTom et quelque chose de ce style. Une version aimantée aurait été plus d’actualité.
Cliquez ici pour commander chez un partenaireChamps de donnée
Chrono : total, actif, tour, pause, actif tour, actif dernier tour, actif tour le plus court
Distance : totale, tour, dernier tour
Allure : instantanée, moy, tour, dernier tour, tour le plus rapide, max, max tour
Fréquence cardiaque : instantanée, moy, tour, dernier tour, max, max tour, %FCmax
Zone cardio : actuelle, durée en zone 1, 2, 3, 4, 5
Cadence : instantanée, moy, tour, dernier tour, max, max tour
Vitesse : instantanée, moy, tour
D+ : total, tour, dernier tour
D- : total, tour, dernier tour
Pente : instantanée, moy, tour, dernier tour
Altitude : actuelle, max
Vitesse ascensionnelle
Batterie : de la montre, du téléphone
Calories
Taux de brûlage des calories (cal/h)
Heure : actuelle, début d’entrainement
Temps de contact au sol : instantané, moy, tour, dernier tour, max, min
Oscillation verticale : instantané, moy, tour, dernier tour, max, min
Nombre de tours
Puissance : instantanée, moy, tour, dernier tour, max, max tour, moy 3s, 5s, 20s, 30s, 1min, 5min, 20min, 30min, 1h, max 3s, 5s, 20s, 30s, 1min, 5min, 20min, 30min, 1h
Rapport puissance/poids : instantané, tour, dernier tour
Training stress score
Normalized power : instantané, tour, dernier tour
Intensity factor
Variability index
Equilibre de puissance : instantané, moy, tour, dernier tour, moy 3s, 5s, 20s, 30s
Couple de puissance : instantané, moy, tour, dernier tour, moy 3s, 5s, 20s, 30s
Zone de puissance : instantané, durée en zone 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Puissance %FTP : instantané, moy, tour, dernier tour, moy 3s, 5s, 20s, 30s
Fluidité de pédalage : instantané, moy, tour, dernier tour
Efficacité couple : instantané, moy, tour, dernier tour
Nombre de longueurs
Durée de l’arrêt, durée de l’intervalle (natation)
Mouvements par longueur : actuel, min, max
Fréquence de mouvement : moy, moy tour, longueur, dernière longueur
SWOLF : série, dernière série
Température : actuelle, max, min, moy
Running
En utilisation sportive, il y a 2 façons de jouer avec l’affichage des données : soit en faisant défiler les écrans, soit en zoomant/dézoomant sur un écran de données (on peut créer plusieurs écrans avec jusqu’à 6 champs de donnée).
La première option est simple, car on retrouve dans un mode sportif exactement les mêmes écrans qu’en mode montre normale (lorsqu’elle donne l’heure). On a donc
- Ecran de données
- Fréquence cardiaque : FC instantanée, FC moyenne et graphique sur 2h
- Altitude : actuelle et graphique sur 2h
- Watchface
Il faut avouer que c’est un peu déconcertant au début. Mais pour quelqu’un qui n’a jamais eu d’autre montre GPS d’une autre marque ou une fois qu’on s’y habitue, ça peut effectivement rendre les choses plus simples. J’imagine qu’à l’avenir, si Wahoo développe de nouveaux widgets / écrans, ce sera facile de s’y retrouver car on retrouvera les mêmes écrans aux mêmes places. Et il n’y aura pas de manipulation à faire autre que de faire défiler les écrans.
Avant de l’utiliser, je pensais que la fonctionnalité de zoom sur l’écran de données pouvait être intéressante. On choisit sur l’application 6 champs de données. Surtout, on les classe par ordre d’importante. Le premier apparaitra sur tous les écrans, de 1 à 6 champs de donnée. Le 2e n’apparaitra que sur les écrans de 2 à 6 données. Et les 2 derniers n’apparaitront que sur l’écran à 6 champs de données.
On peut donc imaginer un premier écran avec juste le chrono, puis des écrans à 2, 3, 4 données avec chrono + distance + allure + FC, puis les 2 derniers champs avec des données d’altitude, de puissance ou de cadence (ou autre).
L’idée est séduisante. Et après l’avoir utilisé, j’ai changé l’ordre des champs de donnée. Finalement, je mettrais la distance en premier. Imaginez que vous êtes dans le dur à un moment donné sur une course, c’est pas forcément une bonne idée de se focaliser sur le chrono. Du coup, je pourrais zoomer pour n’afficher qu’un champ de donnée : la distance, histoire de me concentrer sur ma progression dans la course. Enfin, c’est juste une idée.
Après, on pourrait avoir des écrans intermédiaires (2, 3 et 4 données) avec l’allure, la FC ou la puissance (en fonction de ce que vous utilisez pour gérer votre effort). Et enfin, à la fin, pourquoi pas le d+ ou un truc comme ça.
Dans l’application, on peut choisir la combinaison de 2 boutons pour utiliser cette fonctionnalité :
- Bas gauche + haut droite
- Haut gauche + bas droite
- Bas gauche + bas droite
Ayant porté l’Elemnt Rival à mon poignet droit durant ce test, j’ai opté pour la 1e option.
Mais il y a un problème : on ne peut que dézoomer. On ne peut pas zoomer.
Imaginez que vous partez avec l’écran à 4 données. Vous attaquez du dénivelé, donc vous dézoomez pour passer à l’écran à 6 données. Retour sur le plat = retour à l’écran à 4 données. Comme on ne peut pas zoomer, il faut refaire tout le cycle : 6 > 1 > 2 > 3 > 4. On perd carrément l’intérêt qui est de manipuler le moins possible sa montre.
Moi ce que j’aurais aimé, c’est de pouvoir passer de 4 à 6, puis de 6 à 4, puis de 4 à 3. Alors que là on est obligé de faire 4 > 6, puis 6 > 1 > 2 > 3 > 4, puis 4 > 6 > 1 > 2 > 3. Bref, c’est finalement hyper chiant.
A ce compte-là, autant configurer 3 écrans de données perso, avec une interface classique sur laquelle une seule pression de bouton permet de passer de l’un à l’autre.
Petit détail, si la FC provient d’une ceinture cardio et pas du capteur cardio optique, alors il y a un petit icône pour le signifier à côté du champ de donnée.
On peut configurer une bascule automatique entre écritures en noir sur fond blanc ou en blanc sur fond noir. La montre utilise un capteur lumineux situé juste au-dessus de l’écran. Franchement, l’idée est bonne, mais je trouve l’implémentation mauvaise. Quand il fait sombre, c’est l’affichage blanc sur noir qui est utilisé. Or, perso, je trouve que l’affichage noir sur blanc est plus lumineux en conditions de basse lumière.
L’écran que je préfère, c’est celui de la courbe de fréquence cardiaque. Ce type d’écran existe déjà depuis des années chez la concurrence. Mais je trouve que le graphique de Wahoo est le plus lisible de tous ceux que j’aie pu voir en test. On a une courbe en blanc mais surtout les portions sont colorées en différentes couleurs en fonction de l’intensité (vert, jaune, orange, rouge), ce qui améliore la lisibilité.
Il y a aussi un écran récapitulatif des données par tour, disposées sous forme de liste. Pour chaque entrée, on peut choisir 2 données affichées (temps et FC par défaut).
En fin de séance, on a une longue liste de données récapitulatives sur la sortie. Rien d’exotique (parcours GPS, graphiques), juste une longue liste des stats.
Le transfert des données vers l’application Wahoo est super rapide. Vraiment super rapide. Après un footing, juste le temps de rentrer et j’ai déjà une notification sur mon téléphone pour m’avertir que la sortie a déjà été synchronisée avec l’appli.
Dans l’appli, on peut personnaliser les zones de puissance sur 6, 7 ou 8 zones et les zones de fréquence cardiaque sur 5 zones.
Natation
Pour la partie natation, on a le comptage des longueurs en piscine, le SWOLF, la détection automatique des pauses et des séries. Mais il n’y a pour le moment que le capteur cardio optique qui permette de mesurer la fréquence cardiaque dans l’eau. L’Elemnt Rival n’est pas capable de récupérer la fréquence cardiaque d’une ceinture cardio étanche.
On peut configurer 2 écrans de donnée différents sur le profil de natation en piscine : celui pour la durée de la nage et celui pour la pause (avec détection automatique).
Vous imaginez qu’il y aura des erreurs de comptage des longueurs avec le mode natation en piscine, comme avec la majorité des montres GPS ?
Wahoo y a pensé et on peut, comme en triathlon, éditer l’enregistrement à postériori, en fusionnant des longueurs, en coupant en deux des longueurs et en modifiant les chronos intermédiaires. Trop cool, aucune autre appli de montre GPS ne permet de le faire.
Vélo
Rien d’exceptionnel sur l’utilisation à vélo, ça ressemble en tout point à l’utilisation en course à pied.
Enfin, on sent quand même l’héritage de Wahoo dans le domaine du vélo quand on étudie des champs de donnée pour les profils de vélo. Il y en a tellement… Il n’y a guère que Garmin qui peut rivaliser sur ce point.
Multisport / triathlon
La neige ne m’a pas empêché de tester la fonctionnalité la plus sexy sur le papier : la transition automatique sans bouton. J’ai enfilé ma trifonction et programmé un mini triathlon devant chez moi (sous les yeux médusés des joggeurs tout emmitouflés qui couraient sur le trottoir).
Alors comment est-ce que l’Elemnt Rival arrive à détecter l’entrée et la sortie de la zone de transition ? Il faut qu’elle se débrouille avec les capteurs dont elle dispose :
- Vitesse lente + surpressions au niveau du baromètre = nage
- Vitesse rapide et vibrations = vélo
- Balancements réguliers = course
Bon ça, c’est la base. Après, il faut encore gérer les transitions, ces moments qui commencent par des mouvements similaires à la course à pied mais avec des mouvements parasites liés à la récupération du sac et au changement de tenue.
Alors comment est-ce qu’elle s’en sort ?
Ben plutôt bien. Concrètement, il ne se passe quasiment rien pendant la transition. Ca veut dire que si vous voulez connaitre exactement votre temps de nage, il faut consulter l’écran en sortant de l’eau (même si vous n’avez pas besoin d’appuyer sur un bouton). Et puis après une centaine de mètres à vélo, une alerte retentie 3 fois et l’affichage bascule dans le mode suivant (de natation à vélo). Elle calcule rétrospectivement l’entrée et la sortie de la transition.
Si ça vous stresse de laisser la montre détecter les différentes phases, vous pouvez toujours utiliser la bonne vieille méthode du bouton pour passer manuellement à la phase suivante (avec gestion des transitions), ça fonctionne aussi.
Pendant un triathlon, l’Elemnt Rival va aussi se connecter automatiquement à un compteur Elemnt, que ce soit un Bolt ou Roam (là encore, sans action de la part du triathlète). Evidemment, sur la portion ‘vélo’ d’un triathlon, c’est plus pratique de consulter les données sur le grand écran d’un compteur vélo fixé devant le cintre que de regarder l’écran de sa montre GPS.
Wahoo a toutefois été plus loin qu’un simple affichage étendu (la recopie de l’écran de la montre sur le compteur). Les 2 appareils vont aussi échanger les données récoltées des capteurs avec lesquels ils sont respectivement appairés :
- Si une ceinture cardio est couplée à la montre GPS, la FC issue de la ceinture sera affichée sur le compteur
- Si un capteur de puissance est couplé avec le compteur, les données de puissance seront transférées vers la montre et disponibles dans l’enregistrement final du triathlon
Et comme le compteur n’enregistre aucune donnée, on ne risque pas d’avoir un doublon une fois la synchro avec l’appli réalisée après la course.
Après la course, on peut éditer l’enregistrement dans l’application pour coller exactement aux chronos officiels. Déjà ça, c’est cool.
Bon ben fait, cette manip’ est quasiment obligatoire si vous avez utilisé les transitions automatiques, car il faut environ une centaine de mètres pour que l’Elemnt Rival valide la sortie de zone de transition. Donc il faudra, à postériori, replacer les points d’entrée et de sortie de transition. Ca se fait très facilement. Et on ne prend aucun risque, puisqu’on peut annuler nos modifications et recommencer autant de fois que nécessaire.
Ce qui est encore plus cool, c’est qu’on peut demander à l’appli d’attendre qu’on ait édité l’enregistrement avant de le synchroniser vers d’autres plateformes comme Strava. Bien vu de la part de Wahoo.
Si jamais les profils multisports proposés ne suffisaient pas, on peut créer un profil multisports perso. Mais dans ce cas, il ne faudra pas oublier d’appuyer sur les boutons pour les transitions, car il n’y aura pas de transition automatique.
Et si jamais ça ne suffisait encore pas, on peut changer de profil sportif à la volée (n’importe quand pendant une séance de sport) par une pression longue du bouton en haut à droite.
Précision GPS / cardio
L’Elemnt Rival ne fonctionne qu’en mode GPS + GLONASS. On ne peut pas choisir d’utiliser le GPS seul. Si vous voulez en savoir plus sur l’utilisation GPS / GLONASS / Galiléo / Beidou, lisez cet article.
L’Elemnt Rival se comporte globalement comme toutes les montres GPS : la précision est bonne dans un environnement sans arbre et sans immeuble (trace GPS de gauche) mais on observe des déviations en forêt et en ville (trace GPS de droite).
Ces déviations osnt amplifiées lors qu’on passe sous un pont (je courais dans le sens des aiguilles d’une montre) et elle gère moins bien que les autres montres que je portais ce jour-là.
Et parfois, on constate même des écarts qui sont difficilement explicables / excusables.
En trail dans la forêt, on voit que la trace GPS de l’Elemnt Rival est moins précise, les virages sont un peu larges.
Mais dès qu’on sort de la forêt (toujours en trail), la trace GPS redevient au niveau de la concurrence.
Et lorsqu’on fait un test en aller-retour, on se rend bien compte que les 2 traces GPS ne se superposent pas comme elles devraient le faire.
A vélo, en revanche, rien à redire (comme pour à peu près toutes les montres GPS).
Le bilan n’est pas si mauvais que les captures d’écran pourraient le laisser penser. Au final, l’erreur sur le calcul de la distance n’est pas énorme. La Rival a une légère tendance à surestimer la distance, d’environ 1%. Ca va.
La Puce GPS Sony est une nouveauté pour Wahoo, alors que d’autres marques comme Garmin, Polar, Suunto et Coros travaillent sur le traitement des données GPS depuis plusieurs années. D’ailleurs, c’est à mon avis ce qui explique qu’on n’a pour le moment pas le choix dans les systèmes de géopositionnement. Wahoo essaie d’affiner son algorithme pour GPS + GLONASS plutôt que de disperser ses efforts en travaillant sur plusieurs algorithmes.
Passons au cardio. Aïe aïe aïe. C’est le pire cardio que j’aie testé depuis des années. Commençons par ce qui est le plus flagrant : de gros décrochages (qui peuvent certes peut-être s’expliquer par l’effet du froid mais qui sont d’une ampleur que je n’observe pas chez la concurrence).
Après, il y a des sorties à intensité à peu près stable pour lesquelles le capteur cardio optique de l’Elemnt Rival ne décroche pas. Mais je ne peux pas dire que le suivi de la fréquence cardiaque est bon, j’ai plus l’impression de vous montrer 2 courbes avec de petites variations aléatoires qui n’ont pas forcément de corrélation entre elles.
En trail, on voit qu’il y a des creux (lorsque je me suis arrêté pour prendre une photo) qui tombent bien en même temps mais l’intensité n’est absolument pas bonne.
Et à vélo, c’est pas tellement mieux. C’est pas trop mal sur les 15 premiers kilomètres mais après, ça devient n’importe quoi. Peut-être à cause du froid.
L’altimètre barométrique mesure parfaitement les gros dénivelés (2 montées de ski de rando).
Mais il fonctionne moins bien sur des phases plus planes. Sur la sortie suivante, les 2 premiers kilomètres étaient plats, avec un léger faux-plat sur le 3e kilomètre. Puis je suis parti à l’assault d’un terril. Ce que la Forerunner 745 a parfaitement mesuré. Par contre, l’Elemnt Rival mesure de petites variations d’altitude sur les 3 premiers kilomètres qui doivent déjà créer une erreur non négligeable sur le dénivelé total. Par la suite, les 2 courbes diffèrent mais c’est difficile de dire laquelle est la plus proche de la réalité.
Activité quotidienne
Le suivi de l’activité quotidienne est plus que basique. Genre vraiment : plus basique que n’importe laquelle des marques concurrentes (même Coros). Quelque part, ce n’est pas une surprise, puisque Wahoo, à la base, est un fabricant de compteurs vélo. Donc leur application n’a jamais été conçue pour suivre la fréquence cardiaque 24h/24 ni le sommeil.
Donc aujourd’hui, on peut afficher des données d’activité quotidienne sur la watchface de la Rival, comme la FC ou le nombre de pas ou les calories dépensées (uniquement les calories sportives, pas les calories du métabolisme de base). Mais on ne retrouve quasiment rien dans l’application. On peut juste suivre le nombre de pas quotidien sur la semaine en cours.
Techniquement, ces données de suivi quotidien sont quand même transférées vers les serveurs de Wahoo, c’est juste qu’elles ne sont pas présentées dans l’appli. Ca permet quand même de les synchroniser avec Apple Santé ou Google Fit, où on pourra se rendre pour analyser tout ça.
C’est un volet que Wahoo va devoir développer à l’avenir. Mais bon, tout n’est pas non plus hyper important. Quel triathlète porte une attention particulière au nombre de pas qu’il fait chaque jour ? Probablement aucun. Donc ce n’est à mon sens pas grave si cette donnée est absente de l’appli. Par contre, des indicateurs de récupération ou de charge d’entrainement basés sur la variabilité de fréquence cardiaque vont devoir être rapidement ajoutés.
Montre connectée
Comme chez Coros ou Polar, la Wahoo Elemnt Rival ne cherche pas à être une montre très connectée. C’est avant tout une montre de sport.
On n’a que 4 options de watchfaces, 2 analogues et 2 numérique, avec la possibilité de changer la couleur dominante. Hé oui, c’est comme Coros à ses débuts 2 ans en arrière. On peut imaginer que l’offre va s’étoffer avec le temps.
J’ai opté pour celle avec l’heure en gros plus des données en petit sur la droite :
- Date
- Batterie
- Fréquence cardiaque
- Nombre de pas
La seule autre fonctionnalité connectée, c’est le LiveTrack. On peut le configurer de 3 manières différentes :
- Partager jusqu’à la fin de la journée : le lien peut être envoyé par email, SMS, Facebook, WhatsApp, etc)
- Partager pour une durée illimitée : le lien peut être envoyé par email, SMS, Facebook, WhatsApp, etc)
- Partage automatique : un lien est envoyé par email à chaque début de sortie
Soyez vigilent, lorsque je l’ai testé, le mail est arrivé dans mes messages indésirables. Une fois trouvé, il suffit de cliquer sur le lien contenu dans le message et voilà ce qu’on obtient (j’ai fait cette capture en fin de sortie, mais on peut suivre la progression en direct) :
Conclusion du test
La grande interrogation avant ce test, c’était de savoir si Wahoo avait réussi à développer des fonctionnalités innovantes tout en conservant la simplicité d’utilisation qui fait souvent défaut aux montres GPS haut de gamme. Ben de ce point de vue, c’est réussi. Pour un premier essai, j’ai été séduit par l’effort qu’a fait Wahoo pour créer une montre GPS à leur façon, pas en copiant Garmin (ce qu’a fait Coros à ses début), avec des fonctionnalités qu’aucune autre marque ne propose.
Maintenant, en l’état, l’Elemnt Rival manque de profondeur pour rivaliser avec la concurrence : programmation d’entrainements, charge d’entrainement, récupération, suivi d’itinéraire. Wahoo est à peu près au même stade que Coros il y a 2 ans. Ils ont un hardware qui tient la route (une belle montre) et il va falloir quelques mises à jour (du firmware de la montre et de l’application Wahoo) pour arriver à ce qu’on est en droit d’attendre d’une montre GPS à 400€.
Le hic, c’est que Wahoo, contrairement à Suunto lors de la sortie des Spartan ou Polar lors de la sortie des Vantage, n’a pas communiqué de calendrier de mise à jour. J’ai bien eu confirmation que la programmation d’entrainement était bien prévue, mais sans préciser quand ça arriverait.
Alors, que choisir ? Honnêtement, pour le moment, je ne vois aucune raison de vous inciter à vendre votre Garmin ou Polar pour acheter cette Elemnt Rival. Les seuls qui peuvent s’y intéresser sont ceux qui ont déjà un compteur Wahoo, car ils pourront profiter de l’intégration de la Rival avec l’écosystème Wahoo.
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J’espère que vous avez trouvé cet article utile. Je passe généralement plusieurs heures pour faire ces tests, c’est pas mal de boulot.
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Si vous avez encore des questions, n’hésitez pas à les poser dans un commentaire. Je prendrai le temps d’y répondre.
Wahoo Elemnt Rival
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