Conflit ischiofémoral : une pathologie rare et méconnue

Publié le 24 janvier 2021 par Khaled Benokba

Le conflit ischiofémoral ( ischiofemoral impingement ) a été décrit pour la première fois par Johnson en 1977 sur trois cas d'arthroplasties de hanche traités par trochantérotomie du petit trochanter.

Ce n'est que ces dernières années, avec la pratique des IRM, que cette pathologie périarticulaire de hanche a été décrite en dehors des arthroplasties.

De quoi s'agit-il ?

Il s'agit d'un conflit entre l'ischion et le petit trochanter, séparé par le carré fémoral qui présente, à l'IRM, un signal œdémateux en cas de conflit. Les autres signes, à l'IRM, sont une réduction de l'espace ischiofémoral et du volume de ce muscle, qui peut présenter une involution graisseuse, des anomalies de signal sur les tendons des ischiojambiers, avec parfois une déchirure partielle de ces tendons et très rarement une bursite de voisinage.

Origine du problème

La cause, en dehors des cas induits par la chirurgie prothétique, les fractures ou les ostéotomies, semble être une anomalie morphologique, espace ischiofémoral réduit ou anomalie musculaire du carré fémoral. Un cas bilatéral a été rapporté à des exostoses multiples.

Manifestations cliniques

Le conflit ischiofémoral fait partie des trois causes de ressauts extra-articulaires de la hanche.

La clinique est une douleur de hanche, inguinale ou fessière basse, de durée variable, pouvant irradier au membre inférieur (pseudoradiculalgie), parfois longue en raison du diagnostic souvent tardif de cette pathologie. Un ressaut est très rarement perçu. La douleur est déclenchée par une extension, adduction et rotation externe de hanche.

Signes à la radiographie et au scanner

Les radiographies et le scanner peuvent objectiver une proximité inhabituelle entre l'ischion et le petit trochanter, des lésions microtraumatiques osseuses de part et d'autre.

La confirmation diagnostique repose essentiellement sur l'IRM

■ une diminution de l'espace ischiofémoral : ≤ 15 mm entre les deux berges osseuses ou ≤ 10 mm pour l'épaisseur du carré fémoral ;

■ des anomalies du muscle carré fémoral : œdème, involution graisseuse, rupture partielle ou déformation des contours. Dans le conflit ischiofémoral, les anomalies sont centrées sur la portion la plus épaisse de carré fémoral, à la différence de possibles déchirures de la jonction myotendineuse distale de ce muscle ;
■ des signes d'accompagnement : bursite, tendinopathie des muscles ischiojambiers ;
■ des remaniements osseux du petit trochanter et de la tubérosité ischiatique, plus rarement.

Traitement du conflit ischiofémoral

Le traitement de ce conflit n'est pas bien codifié. Il est initialement conservateur (repos, anti-inflammatoires, rééducation avec renforcement des abducteurs). On peut y associer des infiltrations d'anesthésiques locaux et de dérivés cortisonés sous contrôle scanographique dans un but thérapeutique ou diagnostique.

En cas d'échec, le traitement est chirurgical (chirurgie mini-invasive par voie endoscopique ou résection du petit trochanter).