J'ai souvent tourné autour sans oser franchir le pas. Pourtant, tout me plaisait vu comme ça. Des dessins somptueux et une histoire atypique puisqu'elle parle de la ruée vers l'or au XIXe siècle. Finalement, au bout de quelques mois j'ai fini par craquer.
- L'Irlande est décimée par la Grande Famine, qui a coûté à Amelia et Conor leurs familles et leur ferme. Les deux adolescents errent dans la campagne et fouillent les cadavres pour subsister, avec un seul projet en tête : émigrer aux États-Unis d'Amérique et prendre part à la ruée vers l'or, qui vient de commencer. Après les épreuves qu'ils ont endurées, et surtout la mort du jeune frère de Conor, ils pensent ne pouvoir trouver le bonheur qu'en devenant riches à millions et en se mettant ainsi à jamais à l'abri du besoin. Atteindront-ils la Californie et réaliseront-ils ce rêve américain, malgré les nombreux obstacles qui se mettent en travers de leur chemin ?!
Dans l'ensemble, je ressors plutôt satisfaite de ce titre même si je m'attendais à quelque chose de plus " trash ".
L'époque évoquée est celle qui a vu la famine tuer un peu plus chaque jour les familles irlandaises. A la moitié du XIXe siècle, le mildiou de la pomme de terre a fait des ravages.
J'ai bien aimé le début d'ailleurs dans lequel on rencontre l'héroïne, Amélia et son " ami " Conor qui cherchent un moyen de rejoindre un bateau pour prendre la mer en direction des États-Unis pour y faire fortune.
Alors plus que l'appât du gain, c'est surtout l'idée et la possibilité pour eux de ne plus jamais à avoir à souffrir de la faim. Avant de partir, ils feront la connaissance d'un homme qui lui-même a tout perdu et qui fera tout pour les dissuader de quitter l'Irlande.
L'histoire est simple, voire classique. Amelia et Conor finiront par embarquer et bien sûr, le voyage sera loin d'être une sinécure.
Je dois avouer que si j'ai aimé cette première partie, d'un côté, j'ai été soulagée de voir que la violence et l'horreur étaient quelque peu " lissées ". L'humour (pince-sans-rire) allège également le côté insoutenable du récit. Cela peut passer même si ça risque de surprendre le lecteur. Dans mon cas, j'ai apprécié ce côté plus " léger " parce que, avouons-le, l'intrigue est très sombre.
Concernant la seconde partie lorsque Amelia et Conor arrivent à New York, j'ai moins aimé... Sans doute parce que, allez savoir pourquoi, ça m'a tout de suite rappelé Gangs of New York, le film de Martin Scorsese (que j'ai beaucoup aimé). Les pauvres gamins ont à peine posé le pied au sol qu'on parle déjà des fameuses guerres de clans.
J'ai eu l'impression que le sujet était mal amené, presque caricaturé. Bon, le but des deux enfants, c'est la ruée vers l'or donc on sait qu'ils ne resteront pas ad vitam aeternam dans le coin. Et là où j'ai été dubitative, c'est lorsqu'ils croisent le chemin du fameux Bill le Boucher (William Cutting).
Un autre point qui m'a chagriné, c'est que si dans l'ensemble le manga est très bien dessiné, certaines planches laissaient à désirer. J'avais cette impression que le mangaka avait bâclé des cases.
Quand j'ai commencé à lire ce titre, je pensais tomber sur un manga bien plus sombre, plus trash qui va au bout des choses. Finalement, même si je suis ressortie de cette lecture avec l'envie de lire la suite, je me dis que le mangaka aurait vraiment pu aller plus loin et (sans doute) jusqu'au bout des choses. Ce qu'il ne fait pas.
Même si L'Oxalis et l'or est assez inégal que ce soit dans le graphisme ou la construction de l'intrigue, j'ai quand même bien aimé et j'ai envie de lire la suite.