Quand on est sans pain
Les aubes sont noires
De tous les espoirs
Qu’on exhale en vain
Loin des paradis, hélas illusoires
Les aubes sont noires
Quand on est sans pain
Quand on est sans feu
Les aubes sont mornes
De tous les regards
Qu’on jette au ciel bleu
Dans l’accablement
Des hivers sans bornes
Les aubes sont mornes
Quand on est sans feu
Quand on est sans toit
Les aubes sont tristes
De tous les malheurs
Qu’on traîne avec soi
Devant l’âpreté des cœurs égoïstes
Les aubes sont tristes
Quand on est sans toit
Quand on est vaincu
Les aubes sont mortes
De tous les espoirs
Dont on a vécu
Et l’on sort du monde
En claquant les portes
Les aubes sont mortes
Quand on est vaincu
Eugène Bizeau
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