Encore un exemple actuel du fonctionnement tristement habituel de la haine en ligne dans notre pays. Julien Brygo, un journaliste indépendant qui travaille notamment pour Le Monde diplomatique, est en train de devenir la cible de la fachosphère pour avoir publié ce tweet :
sourcePour mieux comprendre le sens de ce tweet, il faut connaitre la réalité de ces centres de rétention, qui sont des zones de non droit, où des flics sans scrupules se défoulent sur des êtres particulièrement vulnérables, où les droits humains les plus fondamentaux sont foulés aux pieds, et où l’on enferme même des enfants. Une situation connue et largement documentée, rendue encore plus aiguë par la crise sanitaire… Mais puisque tout le monde s’en fout…. je rejoins Julien dans sa colère : oui : que les concerné.e.s crament les CRA. TOUS ! Tant c’est une honte absolue, un scandale insupportable pour tout être humain doué de conscience et de sensibilité.
Pourtant, au lieu de défendre notre commune humanité qui nous relie à ces frères et sœurs enfermés en seule raison de leur origine géographique, privés de tous leurs droits alors qu’ielles n’ont commis aucun délit (et quand bien même : la dignité humaine devrait être inconditionnelle), les têtes de proue de la fachosphère que sont Valeurs actuelles et FDesouche, dont on connait bien ici les habituelles ignominies, ont cru bon de lancer une fatwa sur ce journaliste :
Inutile de vous faire un dessin sur le fait que cet appel si peu dissimulé au harcèlement voir à pire a été religieusement suivi par les excité.e.s auxquels ce genre de supports si peu ragoûtants s’adressent, et qui n’en demandaient pas tant…
(pour voir les tweets, cliquez dessus)
Il serait tant de prendre en compte la lourde responsabilité des médias dans le déclenchement de ce genre de phénomènes. Ce genre de médias qui ne cessent de jeter de l’huile sur un feu qui n’en a vraiment pas besoin ne peuvent se dédouaner de leur lourde responsabilité en la matière. Il devient visiblement de plus en plus difficile dans ce pays de se dresser en rempart contre la xénophobie, et pour le simple respect inconditionnel des droits humains. Les menaces deviennent hélas tellement monnaie courante que je ne comprendrai jamais les tenants d’une liberté d’expression qui ne sert visiblement que ce genre de brutes épaisses finies à la pisse de chacal, pendant que les plus démocrates d’entre nous, prêts à prendre le risque de la visibilité pour défendre les causes qui nous sont chères, s’en prennent plein la gueule. Faut que ça cesse. La peur doit changer de camp.