Alors qu’ils sont venus honorer au rendez-vous du président de la Fédération camerounaise de football, absent la veille, une dizaine de dirigeants de clubs ont été interpellés à Tsinga puis conduits dans les locaux du Commissariat central N°1, hier mardi 19 janvier.
La sentence du Tas joue les prolongations ! Lorsque nous mettions sous presse, Akoue Epie Domingo, président de Jeunesse star de Yaoundé, Roger Kaham de Canon Young boy, François Ndedi Mbengue de Persévérance du Nkam, Henri Claude Mballa Ongolo, président de l’Association des clubs de football amateur (Acfac) et une dizaine de leurs pairs, étaient encore entrain d’être auditionnés au Commissariat central N°1 de Yaoundé. Accompagnés de leurs conseils, ces dirigeants de clubs répondaient aux questions des officiers de police qui les ont embarqués hier en fin d’après-midi alors qu’ils sont allés honorer à un rendez-vous de Seidou Mbombo Njoya, le désormais président déchu du Comité exécutif de la Fécafoot au quartier Tsinga. En lieu et place de leur hôte, c’est plutôt une escouade de policiers qui, après les avoir fermés la porte au nez, les ont conduits manu militari au Commissariat, au motif qu’ils ont tenté de troubler l’ordre public. Pourtant, ces prévenus entendaient rappeler à celui qui a été porté à la tête de la Fédération le 12 décembre 2018, que le verdict du Tribunal arbitral du sport (Tas) s’applique sans délais et que par conséquent, il est temps de libérer les lieux.
Continuité des affaires courantes
Mal en a donc pris ces visiteurs d’un autre genre puisqu’ils n’ont pas réussi à rencontrer Mbombo Njoya actuellement à Limbé, apprend-on, pour regarder les matchs du Groupe D du Championnat d’Afrique des nations (Chan). Il se murmure d’ailleurs que c’est le fils du Noun qui a joint au téléphone, les forces de maintien de l’ordre pour leur signifier que des présidents de clubs préparent un mouvement d’humeur susceptible de tourner à l’irréparable et donc qu’il faudrait les stopper net pour éviter que ça ne dégénère. Un argument solide qui aurait finalement convaincu la Police d’interpeller ces présidents de clubs courroucés par la décision de la Fédération internationale de football association (Fifa) qui demande à l’exécutif déchu d’assurer la continuité des affaires courantes et celles liées à la finalisation du processus d’adoption des statuts requis à l’organisation de nouvelles élections. Suffisant Paris pour exiger le départ sans condition de l’équipe dirigée par Mbombo Njoya.
Abdourahman Hamadou
Dans la foulée, c’est Abdourahman Hamadou Baba qui a répondu à la lettre de la secrétaire générale de la Fifa Fatma Samoura sur les antennes de la Radio Tiemeni Siantou à Yaoundé lundi 18 janvier dans l’émission « 4S » diffusée sur la 90.5 Mhz.«Le Tas ne dit pas que l’exécutif actuel doit gérer les affaires courantes. Dites-moi là où le Tas l’a décidé. Je veux bien qu’on me montre la décision du Tas qui dit que c’est l’exécutif en place qui doit être là et qui doit gérer les affaires courantes. Est-ce qu’il y a une décision ? Voilà la question. Il ne faut pas aller trop loin. Je suis méthodique. C’est peut-être pour cela que la Fifa n’a pas poursuivi la colonisation. Parce que c’est une forme de colonisation. Relisez bien la lettre de la Fifa, réécoutez le président Gianni Infantino. Il dit: « le Tas a décidé et la Fifa a respecté la décision du Tas »», a martelé le président d’Etoile Filante de Garoua. Lui qui estime que ce que la Fifa fait est «tellement ridicule, tellement grossier». A le croire, «ce qu’ils (la Fifa) essaient de faire n’a aucun sens sur le plan juridique». Il soutient que les décisions de l’instance juridictionnelle basée à Lausanne en Suisse sont dans le dispositif de la sentence et annonce une action des avocats du groupe de clubs qu’il conduit. On est loin d’être sorti de l’auberge.