Cultur(al)isme
Hans est mon collègue à Umeda depuis bientôt trois ans. Il enseigne l’allemand. Il a de l’humour, heureusement, parce qu’il faut supporter mes blagues très lourdes sur la richesse culinaire de son pays et autres. Wurst und Kartofel. En même temps c’est aussi que j’adore prononcer l’allemand, à défaut de savoir le parler. Hans, c’est le mannequin de Kraftwerk. Grand, les biceps gonflés et toujours moulés dans de petits t-shirts trop étroits, été comme hiver. Sourire Freedent, le ton assuré. Aussi à l’aise en allemand qu’en anglais. Des nice et des you know toutes les deux phrases. La classe ! Tout l’inverse de ma personne fine et molle.
C’est aussi le seul Allemand que je connaisse. Et comme nous nous entendons bien, je me suis décidé à lui poser la question qui animait le blog d’antropologia bordeaux au mois de juillet dernier. A savoir, les allemands urinent-ils debout ou assis ? Hans baisse-t-il la braguette, ou bien assied-il son petit derrière musclé sur la lunette des toilettes ? Plus grave, peut-il donc utiliser les toilettes à la japonaise de l’école (toilettes à la turque inversées), ou bien se retient-il toute la journée pour garder sa dignité ?
In my better english. Hans, j’ai entendu dire que les allemands n’urinaient pas debout, mais qu’ils s’asseyaient toujours. Silence. Il me regarde de côté avec un petit sourire du genre, mais qu’est ce qu’il me chante celui-là. Méfiance. Encore une blague de mauvais goût sur les allemands peut-être. Il entre dans le jeu, ironique. Mais oui, bien sûr ! Tu ne le savais pas ? Moi. Je persiste, naïvement. C’est vrai ? Il comprend que ma question est sérieuse. Mais non ! Tout le monde urine debout bien sûr ! Il éclate de rire. Je rigole timidement. Ah d’accord !
Rémi Brun