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Cameroun: Comment la vulnérabilité des Pme « tue » l’économie

Publié le 15 janvier 2021 par Tonton @supprimez

En dépit des initiatives gouvernementales (Minepat, Programme Agropole) en cours pour renforcer la compétitivité du pays, le Cameroun continue d’afficher un déficit de 2,7 millions de tonnes de produits alimentaires, avec dans l’ensemble 88,1% des entreprises affectées négativement.

L’économie du Cameroun doit son dynamisme au secteur tertiaire, à la croissance de la consommation et des investissements ainsi qu’à l’exploitation de nouveaux champs gaziers. 573, tel est le nombre de (Pme) Petites et moyennes entreprises ayant fait l’objet d’un profilage ou d’un reprofilage en 2019 par la bourse de sous-traitance et de partenariat du Cameroun (Bstp). A leur suite, 153 autres ont été mises en relation avec les donneurs d’ordre pour 14 contrats de partenariats signés d’une valeur de 835,6 millions de Fcfa. Quatre partenariats ont également été signés avec des structures et organismes étrangers pour le développement technologique des Pme. Par ailleurs, 82 opérateurs économiques ont été formés à l’approche Empretec (qui promeut l’esprit d’entreprise à travers l’innovation et le partenariat; (Ndlr) par le ministère en charge des Pme (Minpmeesa). L’objectif étant de faciliter leur migration de l’informel vers le secteur formel.

En 2019, 480 opérateurs d’accompagnement ont été réalisés dans le cadre du programme de modernisation des Pme par les Tic (Technologie de l’information et de la communication), soit 160 renforcements de compétences numériques, 120 opérations de digitalisation des processus et 200 opérations de visibilité numérique. «La réalisation de plusieurs projets de chaînes de valeurs observés dans les filières agrosylvopastorale et halieutique a aussi contribué à renforcer la résilience de l’économie nationale », avait affirmé, Achille Bassileking II ministre des Petites et moyennes entreprise, de l’économie sociale et de l’artisanat l’Economie.

Compétitivité

Par ailleurs, selon le Gicam (Groupement inter patronal), l’on estime à 70% le nombre des Pme n’ayant pas plus de 06 ans d’existence. Or, le programme Cameroun Packaging and Quality (Campack) a été vulgarisé auprès de 65 Pme du secteur. 65 normes sur l’étiquetage ont été distribuées, ainsi que 102 codes-barres à usage commercial à une dizaine de Pme, grâce à l’Agence des normes et de la qualité (Anor). 98 Pme manufacturières ont été accompagnées dans la mise en œuvre du programme de diagnostic et de restructuration des Pme manufacturières (Pdr), afin d’accroître leurs performances dans l’identification et la mise en place de bonne pratiques d’affaires permettant de développer leur compétitivité et réduire leur vulnérabilité.

L’amélioration des rendements agricoles a aussi été adressée l’année dernière. A en croire l’Institut national des statistiques (Ins), le projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma) a produit et distribué 112,8 tonnes de semences de base de sorgho. Il y a lieu de relever en outre que le Projet national de développement des cultures fruitières (Pndcf) a distribué plus d’un million de pifs de bananiers plantains et 13 900 plants d’arbres fruitiers. Le projet d’appuis au développement des racines et tubercules (Padrt) a distribué 1,5 millions de boutures de manioc et 135 tonnes de semences de pomme de terre. Quant au riz, le Projet de développement de la riziculture pluviale de plateau en zone de forêt et à pluviométrie bimodale (Proderip) a produit et distribué 14 tonnes de semences de riz fluvial et huit (08) tonnes de semences de riz irrigué.

Climat des affaires peu attractif Malgré ces statistiques relevées par les autorités, il est clair que le pays s’éternise dans la logique des exportations sauvages des produits. Quoi qu’il en soit, de manière fonctionnelle et récurrente, ce que l’on retient est palpable. Le pays fait face à des déséquilibres macroéconomiques internes et externes, des difficultés de gouvernance économique, des difficultés budgétaires et du solde courant. Une faiblesse de l’inclusion financière, des déficits de qualités de la dépense publique, et, surtout un climat des affaires qui reste peu attractif pour les investissements privés si cruciaux pour accélérer la croissance. Au regard de cet état des lieux de l’économie nationale, il est donc clair que le pays ne peut plus satisfaire une demande locale sans cesse croissante.

Axel ABANDA


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