Magazine Culture

La dixième muse, Alexandra Koszelyk

Par Antigone

La dixième muse, Alexandra Koszelyk

Alexandra Koszelyk a réussi brillamment, avec son premier roman A crier dans les ruines, à s’imposer comme la véritable écrivaine qu’elle est. J’ai cependant été heureuse de retrouver, dans ce deuxième opus, celle que je connaissais plus particulièrement via son blog et son atelier d’écriture, la passionnée de poésie et de mythologie qu’elle est également… Tout commence dans le cimetière du Père Lachaise, alors que Philippe, l’ami de Florent, lui demande de venir l’y rejoindre. De fortes pluies ont mis à jour un enchevêtrement de racines dans les canalisations. Florent se retrouve devant la tombe de Guillaume Apollinaire et le propriétaire à la fin de cette journée d’un mystérieux morceau de bois. Dorénavant, les rêves, les pensées, les actes de ce récent agrégé d’Allemand, vont être parasités par la vie, les poèmes, les pensées de Guillaume Apollinaire. Louise, sa compagne, observe avec inquiétude et détachement cette obsession, sans comprendre que Florent vit une véritable transformation intérieure et est peut-être même le nouveau dépositaire d’une grande mission, confiée plus tôt par Dame nature au poète des Calligrammes… J’ai été déroutée, en début de roman, par le biais fantastique que prend rapidement l’intrigue. Mais une fois le principe accepté, on rentre dans un tourbillon fascinant, qui nous permet de côtoyer au plus près ce poète étonnant qu’est Apollinaire, et d’approcher ainsi ce qui a pu l’inspirer, ses motivations, ses origines, ses muses. Bien entendu, on imagine très bien, que bien que s’appuyant sur tout un panel de documents, Alexandra a laissé aussi libre cours à son imagination. J’ai aimé d’ailleurs cela, reconnaître les faits historiques et littéraires, les données mythologiques, et suivre pour autant le récit quand il s’emporte vers un monde onirique merveilleux, auquel le lecteur, captif, est bien tenté au final de croire. Ce roman peut aussi être lu comme une allégorie écologique, où l’homme serait au service de la nature, et non l’inverse, ce qui n’est pas pour me déplaire. J’ai aimé aussi faire un voyage dans ce temps où Picasso brossait les premiers traits des demoiselles d’Avignon et où le monde culturel cherchait à se défaire de certains carcans. Un grand bravo à Alexandra Koszelyk pour ce deuxième roman, où sa plume se déploie dans toute sa puissance et qui confirme son talent d’écrivaine !

« Gui les aima toutes, pour de multiples raisons : chacune incarnait une qualité qu’il aimait. Il portait en lui les saisons d’un arbre, virevoltant de l’une à l’autre, d’hiver en été. »

Editions Aux forges de Vulcain – 15 janvier 2021

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Retrouvez [ici] l’interview d’Alexandra Koszelyk lors du premier confinement


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Antigone 5421 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines