Bon...
J'ai le cerveau mou.
*****Égaré des rôles*****
J'ai commencé à suivre notre version québécoise de la téléréalité Big Brother. Belle bande d'égaré(e)s. Une boxeuse, deux humoristes, une travestie, trois animatrices, un acteur, une actrice, une chanteuse ordinaire, Jésus. Des créations de télé-réalités précédentes. Je les appelle méchamment les presque riens ceux-là. Je peine à les prendre au sérieux, à les respecter, même. Exister parce qu'on passe à la télé?... un brin pathétique. Je crains baigner assez souvent dans le pathétisme en écoutant ça. Dès le deuxième épisode, la chanteuse ordinaire, ne connaissant rien de Big Brother, aux prises avec un sérieux TOC de propreté et de ménage, s'est vue "mise en danger". On lui expliqué pourquoi, ce que ça voulait dire et gnagnagna et on lui a suggéré de se "faire valoir" en se mêlant aux autres. Et la voilà qui fait la pute ensuite en chantant ses chansons au milieu de tout le monde et en dansant carrément sur une table.
Dou-lou-reu-se-ment pathétique.
L'émission semble une version gentille-gentille des mesquineries Étatsuniennes. Et plusieurs, déjà semble assez prêt à revenir voir leurs proches. La boxeuse, quand tout le monde s'est raconté pourquoi il se sont investi dans ce jeu débile, a dit qu'elle ne mentirait pas et que c'était pour l'argent. Qu'elle voulait se payer un maudit bon coach et le meilleur des entrainements de sa vie. Tout le monde a trouvé ça tellement cool. Personne n'aura envie de l'évincer. Une chanteuse, elle-même issue d'une émission de télé-réalité, anime le dimanche, le gala d'élimination. Donnons la chance à la débutante, elle ne semble pas avoir un grand sens de la répartie. Animer n'a jamais été son rôle. Mais justement, tout ceux qui s'y trouvent, avec la Covid, mais peut-être aussi bien avant la Covid, sont tous pas mal sans "rôle". Légèrement égaré(e)s. Les contrats ne rentrent plus. Aussi bien être payé pour faire le rat de labo. J'ai déjà mes préféré(e)s dont la travestie, qui, dans sa passion du travestisme, a le mandant habituel de se rendre intéressante et d'animer ce qui est trop mou. Si j'étais producteur de cette émission, dès la prochaine saison, je lui confierais l'animation du show. Il est déjà certain que cette travestie coûterait pas mal moins cher que l'actuelle animatrice.
Mais habituellement, mes préféré(e)s des télé-réalités sont vite évincé(e)s. Parce que souvent trop brillants pour le vide que commande parfois ces concepts.
Je ne suis très certainement pas de ceux qui considèrent les gens selon leur profession dans la vie. Mais quand je regarde la télé, j'aime comprendre les personnages qu'on m'offre. Et dans les télé-réalités, on nous offre jamais des personnages mais des gens qui ne demandent qu'à naître dans l'oeil public. Avec ce jeu de "célébrités" (le mot est quand même un peu fort), ils sont tous coupables de vouloir renaître autrement. Ce qui est le propre de l'artiste, soit, mais qui trahit aussi un certain désespoir au niveau de l'occupation du temps. Et de la conception qu'on a d'eux.
Je ne sais pas combien de temps je vais durer avec cette émission, qu'avec les enfants, on appelle sournoisement, stoopid show.
******Égarés du regard.******
Anna Wintour a dû défendre sa Une du Vogue mettant en vedette Kamala Harris. Ri-di-cu-le. Publié le lendemain du brutal envahissement du Capitole, la Une montre une Kamala Harris décontractée, les souliers sports aux pieds, avec les couleurs de son alma mater scolaire en arrière-plan. Rien n'est effectivement très beau. On a confié la tâche à un jeune photographe. Mais quand c'était Michelle Obama qui était en Une, on critiquait aussi la nudité de ses bras. Misère...
JAMAIS, me semble-t-il, ne cesseront nous, de critiquer les tenues des Femmes. C'est terrible. On s'en sacre des Une de magazine. Vraiment. Et de voir quelqu'un de simplement normal, c'est si anormal? Quand cesseront nous de jaser des emballages? Et il n'y a pas que les hommes qui ont critiqué la Une, beaucoup beaucoup de Femmes l'ont fait aussi. Le choix des couleurs en arrière est effectivement plutôt dur pour l'oeil. Pas le reste. Si vous aimez pas, regarder ailleurs.
******Égaré du verbe******
Benoit Melançon est professeur au département des littératures de langue française à l'Université de Montréal, mon alma mater. Il a publié cette semaine une lettre ouverte se plaignant de la manière de parler dans les pubs récentes qui lui faisaient dresser les poils sur les bras. La rue parle ainsi, et on veut se rapprocher de la rue. Je n'y vois aucun problème. C'est de la publicité, du marketing. Le vulgaire ne peut pas se tenir tellement loin des racines du vulgaire. Il y est rattaché.
J'avais oublié sa propre manière de s'exprimer à lui, M.Melanson. Une manière très académicienne de parler. Presqu'avec un accent français. Légèrement pompeux. Ça je vous avoue, ce ton, encore entendu à la radio cette semaine, ça, moi, ça me fait dresser les poils sur les bras. J'ai beau moi-même travailler dans les langues, je ne me sens jamais plus Québécois, et fier de l'être, que lorsque je l'entends parler de sa propre couleur. Oui, certaines fautes sont tristes, comme confondre "amener" et "apporter" ou féminiser des masculins. Mais y a tellement pire...Choisissons nos combats. Une de mes préférées dans le temps des fêtes était une pub de lait où on croisait mauvais anglais, espagnol incongru et français moyen. C'est beau les croisés. Cessez donc de chialer.
*****Égarés Culturel******
Le soccer Québécois m'a perdu pour de bon. Masculin en tout cas. Le club de la MLS, l'Impact a été rebaptisé Club de Foot de Montréal. Wach wach triple wach. J'ai un problème avec le soccer et c'est justement sa culture. Ces arbitres qu'on prend pour des cons en faisant toujours semblant ou en voulant toujours négocier quelque chose. C'est le seul sport que je connaisse qui permette qu'on puise toucher à un arbitre. Juste ça, c'est la plus grande des conneries. La culture du soccer est à des millénaires de la personne que je suis. Mais avec le temps, mon fils aidant, j'étais parfois un peu gagné au "spectacle" (jamais aux comédiens du terrain). On a voulu faire de l'Impact le Montreal FC, ce que ça deviendra en anglais. Mais justement, le "foot", ça existe autrement ici. Et ça se joue avec beaucoup plus d'équipement dans la CFL, le NFL et bien des colleges et écoles secondaires canadiennes et des États-Unis. Il y a un mot pour l,autre foot: le soccer. Le "foute" c'est en Europe que ça se joue. Pour ne pas faire hurler les Benoit Melançon d'ici, on a rebaptisé en français Club de Foot de Montréal. C'est très très laid. C'est sans personnalité. Et si ça en a une, c'est une personnalité d'Europe.
Ça m'a encore plus éloigné de ce sport que jamais. Ce n'est devenu qu'un club de soccer. J'ai encore plus la culture du soccer en horreur.
*******Égarés sur la plage*******
Zêtes pas tannés d'entendre les big shots dire "s'excuser" d'être allé en vacances, dans le temps des fêtes, en Floride ou ailleurs, sur la plage? On s'excuse et on passe à autre chose? Ces gens ne s'excusent de rien. Ils le font pour se donner bonne conscience, mais ils se considèrent bien au dessus de la mêlée et se moquent pas mal de quiconque, Mojitos en bouche et costume de bain aux fesses quand c'est le temps de ne penser qu'à soi.
Ils ne sont désolés que de s'être fait prendre. Que ce soit su. Et de devoir s'en expliquer. Mais au fond, ça les fait chier autant que ça fait chier ceux qui respectent les règles de la santé publique et se privent.
Et cette envie de chier n'a rien à voir avec la tourista.
Ils continueront à vous chier sur la tête dès qu'ils en auront la chance. Chier tout emballé. Mais chier.