Dans deux jours, le Cameroun va abriter la 6e édition du Championnat d’Afrique des nations au moment où le coronavirus ne cesse de faire ses victimes et que la crise politique dans le Nord-ouest et le Sud-ouest s’enlise.
Du 16 janvier au 07 février 2021, le Cameroun va vibrer au rythme du Chan. Pour la toute première dans l’histoire, le pays hôte aura ainsi l’insigne honneur d’organiser la 6e édition de cette compétition du football sous régional. Mais ce grand rendez-vous sportif pour le rayonnement du football africain va se tenir dans un contexte marqué d’une part, par la crise sanitaire due au coronavirus, d’autre part, par les tensions des groupes armés dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. S’agissant de la pandémie à coronavirus, faut-il le rappeler, elle a d’abord empêché que le Chan se joue en 2020 comme initialement prévu. Même si elle n’est pas encore finie, les autorités sportives africaines ont décidé que la compétition va se disputer dans les deux prochains jours surtout pour éviter une seconde prorogation.
Pour rassurer les populations des dispositions qui seront prises pour lutter contre la propagation de la maladie dans les stades, le ministre des Sports et de l’éducation physique a rendu public un communiqué de presse le 08 janvier dernier pour les informer de ce qu’en respect du protocole Covid-19 établi par la Confédération africaine de football (Caf) et la Fifa, le Cameroun et la Caf ont convenu des taux d’occupation des stades lors de cette compétition à savoir : 25% pour tous les matchs de groupes, y compris le match d’ouverture et 50% pour les demi-finales et finales. Selon le Minsep, cette réduction de l’effectif des spectateurs dans les gradins permettra de veiller au respect des mesures barrières. Seulement, la note du ministre laisse bon nombre de citoyens avertis, perplexes.
Comités de surveillance
Car sachant que le tout premier cas de coronavirus qu’a enregistré le pays au mois de mars 2020 était importé et considérant le fait qu’il y a une deuxième vague de la pandémie dans d’autres pays tout comme l’apparition des souches dérivées du coronavirus, ces derniers se posent la question sur les différentes mesures qui seront prises pour être sûr de canaliser les éventuels cas de coronavirus qui proviendraient des différentes délégations étrangères qui vont séjourner au pays pendant environ trois semaines pour la tenue du Chan. Il serait donc judicieux pour le gouvernement de mettre sur pied des comités de surveillance qui seront chargés de veiller à ce que les délégations ne se déplacent à tort et à travers en les confinant dans les hôtels où elles seront logées et ne les faire sortir qu’au moment d’aller au stade soit pour les entrainements ou pour les rencontres proprement dits de la compétition.
Réseaux sociaux
Concernant par ailleurs, la crise sociopolitique qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, la peur submerge les populations qui y résident. Car comme on le sait, à côté des stades de Japoma, Bépenda à Douala et Omnisport à Yaoundé qui ont été retenues pour abriter les rencontres du Chan, se trouvent celles de Limbé-Buéa, dans la région du Sud-ouest, l’une des régions en proie à la crise sécuritaire depuis octobre 2016. Et selon des messages en circulation sur les réseaux sociaux, les groupes armés qui y sèment le trouble, ont envoyé une mise en garde aux diverses délégations qui s’y rendront pour prendre part aux différentes rencontres. Mais jusqu’à présent, à quelques jours du début de la compétition, les regards sont mitigés. Tandis que le gouvernement fait feu de tout bois pour rassurer, la population reste tout de même sceptique vis-à-vis de ce que l’on pourrait appeler, le Chan de toutes les incertitudes pendant lequel tout peut arriver.