Dès l’entame, il est à rappeler qu’a l’issue de l’appel d’offres international restreint, lancé en juin 2020 pour la concession de l’activité de remorquage au Port Autonome de Douala, la société Boluda France avait été désignée « adjudicataire provisoire » du contrat pour les services de remorquage au port de Douala.
D’après, les responsables du PAD, les négociations pour un contrat définitif entre le Port de Douala et l’entreprise Boluda, filiale du conglomérat espagnol Boluda Corporacion Maritima, n’ont pas été concluantes.
Faisant suite à une correspondance notifiant justement les termes non concluants de cette négociation, Boluda France, a en date du 14 décembre 2020, transmis au DG du Port Autonome de Douala un accusé de réception, dans lequel, il note avec beaucoup de regret, la remise en cause constante de son intégrité, tout au long du processus de négociations, notamment les références faites au sujet des chiffres et des comptes de ces 15 dernières années, lesquels sont disponibles au cas où le PAD souhaiterait les faire auditer à tout moment, par les experts indépendants qualifiés.
La société adjudicataire Boluda qui juge inacceptables et même injurieuses toutes ses accusations, rappelle à l’autorité portuaire, qu’à la suite de la lettre de recadrage qui imposait au concessionnaire un certain nombre de critère « sous peine d’élimination », elle a de bonne foi, déposé le 3 novembre 2020, un nouveau modèle financier offrant une alternative sur le point de l’affrètement des remorqueurs au démarrage de la concession, ainsi que la réduction de la durée des arrêts techniques afin d’améliorer la rentabilité de la société concessionnaire. Mieux, dans ce nouveau modèle, les dividendes versés aux actionnaires sont passées de 2 282 657 549 FCFA à 3 009 637 717 FCA, alors que l’apport des actionnaires était revu à la baisse : 1 819 204 906 CFA contre 3 420 907 589 CFA.
Nonobstant tous les efforts de flexibilité de Boluda qui n’a eu de cesse d’améliorer son offre, ainsi que son expertise avérée et indéniable dans le domaine, notamment avec plus de 200 000 opération de remorquage l’an, il est regrettable que le Conseil d’Administration PAD ait décidé de la création d’une nouvelle régie déléguée. Une décision que l’entreprise Boluda considère comme un acte d’abus de confiance, entre autres. Le moins qu’on puisse dire pour l’instant dans cette affaire scabreuse, est qu’on s’achemine manifestement vers un autre contentieux juridique à l’international. Toute chose susceptible de ternir d’avantage l’image du PAD, qui est déjà, faut-il le souligner à grand trait, sur le banc des accusés avec plusieurs de ses partenaires.
Dans la même veine, l’entreprise suisse TIL, qui avait jadis versé des milliards pour l’exclusion de Bolloré et Maerks de la gestion du terminal à conteneurs de Douala, afin d’obtenir ce marché juteux, serait à couteau tiré avec l’autorité portuaire. À la dernière nouvelle, on apprend que TIL, fatigué d’attendre exige la signature dans les plus bref délai, de la convention de concession, sous menace de poursuites judiciaires.
Le comble du paradoxe ici est que, TIL qui a poussé Bolloré à ester en justice, lequel a d’ailleurs eu gain de cause, s’apprête lui aussi à saisir les tribunaux compétents pour la même affaire. comme quoi, « qui tue par l’épée périra par l’épée !».