Cela faisait un petit temps que j’avais envie de découvrir cet auteur chilien décédé le 16 avril 2020, des suites du Covid-19. C’est chose faite avec ce premier roman, datant de 1988 et rendant hommage à son ami brésilien Chico Mendès, grand défenseur de la forêt amazonienne…et qui le paya de sa vie !
Le récit débute par la découverte d’un braconnier, tué par une femelle jaguar. Devenue enragée à la découverte de ses petits assassinés par ce chasseur blanc, elle représente dorénavant un grand danger pour tous les habitants du petit village équatorien d’El Idilio. Afin d’éviter un carnage, le maire sollicite l’aide d’Antonio José Bolivar, un vieux ayant jadis vécu parmi les Shuars et qui connaît la forêt et ses animaux mieux que personne…
« Le vieux qui lisait des romans d’amour » nous emmène donc au cœur d’une jungle fourmillant de dangers et de merveilles, afin d’y suivre les pas d’un septuagénaire plein de sagesse, obligé de mener une chasse qu’il aurait préféré éviter. Il ne faut que quelques pages pour s’attacher à ce personnage romanesque qui passe son temps à lire des romans à l’eau de rose au fond de sa cabane en bambou, afin d’échapper à la bêtise humaine…
En partageant le regard d’un vieux profondément humain, qui aime non seulement les romans d’amour, mais également la forêt amazonienne et ses défenseurs, Luis Sepúlveda livre un conte écologique dépaysant non dépourvu d’humour, qui dénonce la destruction systématique de la forêt amazonienne et l’annihilation progressive des populations indigènes.
Pour échapper à la bêtise des hommes, lisez des romans d’amour… ou cette fable écologique chilienne d’une grande justesse!
Le vieux qui lisait des romans d’amour, Luis Sepúlveda, Seuil, 128 p., 5,90€
Ils en parlent également : Natiora, Jean-Pierre, USVA, L’ivre lecteur, Aux vents des mots, Cécile, Mangeur de livres, Delphine, Marie, Sabine
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