Après avoir jeté un coup d’œil à l’histoire du logo des Blue Jackets de Columbus et des Capitals de Washington, voici mon troisième billet sur l’histoire des équipes de la LNH et de leur logo. J’ai choisi de vous raconter aujourd’hui, l’histoire du logo des Blues de St-Louis. Bonne lecture!
En 1967, la LNH passait de six à douze équipes. Cette expansion mémorable allait permettre à la l’ambitieuse ligue de s’ouvrir sur des nouveaux marchés tant dans l’Est, dans le centre que dans l’Ouest des États-Unis, avec l’arrivée des Kings de Los Angeles, des Seals de la Californie, des Penguins de Pittsburgh, des Flyers de Philadelphie, des North Stars du Minnesota ainsi que des Blues de St-Louis.
De prime abord, les dirigeants de la LNH envisageaient d’octroyer (au lieu de St-Louis) une franchise à la ville de Baltimore au Maryland, mais sur l’insistance de la famille Wirtz (alors propriétaires des Black Hawks de Chicago, mais également d’un édifice en décrépitude, le St-Louis Arena), la ville de St-Louis s’est vu octroyer la sixième franchise de cette expansion historique. L’idée de la famille Wirtz était de pouvoir y mettre une équipe et ainsi créer des revenus pour revamper l’aréna et la rentabiliser. Le président de la LNH à l’époque, Clarence Campbell annonça que la ville de St-Louis devenait la douzième franchise de sa ligue, invoquant la situation géographique de la ville ainsi que la présence d’une aréna majeure pour accueillir l’équipe.
Les premiers propriétaires (qui étaient à la tête d’un groupe de 16 investisseurs dont l’ex-joueur étoile des Cardinals de St-Louis Stan Musial) furent les magnats de l’assurance Sid Salomon Jr, son fils Sid Salomon III et Robert L. Wolfson.
Le nom et le logo de l’équipe
Comme c’était coutume à l’époque, un concours fut organisé auprès des résidents de St-Louis pour trouver un nom. Les États-Unis étant dans une course contre la montre pour remplir une promesse faite par l’ex-président américain John F. Kennedy en 1962, selon laquelle un américain marcherait sur la lune avant la fin de la décennie, donc la faveur populaire allait vers les noms de St-Louis Apollo et St-Louis Mercury soient les noms des deux programmes spatiaux de l’époque. Mais le propriétaire Sid Salomon Jr. n’était pas très partisan de ces suggestions, car selon lui, ils ne représentaient pas St-Louis, mais plus des villes comme Washington ou Houston. Il voulait quelque chose de ‘’local’’… Puis, c’est en entendant à la radio une chanson classique composée par W.C Handy 50 ans plus tôt (où le chanteur parle d’une femme qu’il aime et qui est originaire de St-Louis) qu’il décida que le titre de la chanson serait tout indiqué pour le nom de l’équipe. Le titre de la chanson? Je vous le donne en mille, St-Louis Blues!
Le logo représente une note de musique stylisée illustrant une note de musique appelée quadruple croche et aussi connue sous le nom ‘’64th note’’ (voir photo). Bien que cette théorie ne soit pas officiellement confirmée, il appert que cette référence serait volontaire pour souligner l’année de fondation de la ville en 1764. Les couleurs de l’équipe ont toujours les mêmes soient bleu, jaune et blanc bien que pendant une dizaine d’années de 1988 à 1998, la couleur rouge a été rajoutée.
Des débuts colossaux pour les Blues
Pour les plus jeunes, l’exploit des Golden Knights de Vegas de se rendre en finale de la coupe Stanley, lors de peur première saison d’existence est unique mais pour les plus vieux qui ont vu les Blues arriver dans la LNH en 1967, c’est du déjà vu! Non seulement les Blues avaient réalisé cet exploit lors de leur première saison, mais ils l’ont répété non pas seulement deux fois mais trois fois de suite. Malheureusement pour eux, ils se sont butés aux Canadiens de Montréal lors de leurs deux premières apparitions et aux Bruins de Boston lors de leur troisième tentative. C’est d’ailleurs lors de cette finale qu’un des clichés les plus spectaculaires de l’histoire du sport aura été pris. (voir photo)
Menés par un entraîneur recrue mais prometteur du nom de Scotty Bowman, les Blues ont aligné dès leurs premières saisons des joueurs aguerris comme Glenn Hall, Jacques Plante, Dickie Moore et Doug Harvey (pour ne nommer qu’eux).
Des années de vache maigre avant la remontée
Le milieu des années 70 fut difficile financièrement pour l’équipe pour deux raisons majeures. L’arrivée en 1972 de l’AMH, ayant changé la donne au niveau des salaires, ainsi que les nombreux contrats différés, exigeant des propriétaires à payer des joueurs une fois leur carrière terminée, le tout étant jumelé à de piètres performances sur la glace, devant des estrades très dégarnies. En 1977, la famille Salomon avait réduit le nombre d’employés (excluant les joueurs) à 3 personnes. Emile Francis était à la fois président, DG et entraineur-chef. C’est lui qui trouva des acheteurs potentiels qui sont devenus les nouveaux propriétaires de l’équipe en la compagnie locale de nourriture pour animaux Rolston Purina. Heureusement, le repêchage de 1976 fut solide avec des choix tels que Bernie Federko, Brian Sutter et Mike Liut qui allait être les piliers de l’équipe pour les années à venir. Après une saison désastreuse de 18 victoires en 1978-79, les Blues se sont qualifiés pour les séries durant les 25 années suivantes.
Pendant 6 ans, Rolston Purina essuya des pertes de près de 2 millions de dollars annuellement, mais le président de l’entreprise Hal Dean accepta tout de même la situation estimant que le fait d’être propriétaire des Blues faisait de la compagnie un bon citoyen corporatif. Mais à la retraite de ce dernier, le nouveau président n’avait rien à faire du hockey et estima que la compagnie devait se concentrer sur ses activités primaires et mit l’équipe en vente. L’intérêt de ce nouveau président envers l’équipe était tellement absent qu’aucune dépense n’a été allouée pour permettre à l’équipe d’être présente au repêchage amateur de 1983. Un groupe mené par l’ex-propriétaire des Oilers d’Edmonton, Bill Hunter, a alors démontré de l’intérêt, mais avec la condition qu’il puisse déménager l’équipe à Saskatoon au Canada. La LNH a refusé cette condition faisant avorter le projet. Rolston Purina abandonna les Blues de St-Louis et remit les clés de l’équipe et de l’aréna à la Ligue. Celle-ci trouva un acquéreur en la personne de Harry Ornest et ce dernier fit de Ronald ‘’Prof’’ Caron son nouveau DG. Celui-ci donna également une première chance dans la LNH à un certain entraîneur-chef du nom de Jacques Demers.
Les Blues ont toujours représenté par la suite une équipe respectable, alignant même pendant quelques parties comme joueur de location, Wayne Gretzky, mais la tactique a échoué. Ils ont remporté leur première et seule coupe Stanley en 2019, prenant leur revanche sur les Bruins près de 40 ans plus tard.
Le saviez-vous?
- Il y a déjà eu une équipe de la LNH à St-Louis avant les Blues. Au milieu des années 30, les Sénateurs d’Ottawa y déménagèrent pour devenir les Eagles de St-Louis, mais ils y ont évolué qu’une seule saison.
- Le premier joueur repêché lors de l’expansion par les Blues fût Jim Roberts qui allait rejoindre Scotty Bowman à Montréal quelques années plus tard.
- Lors de leurs trois premières années d’opération, les Blues de St-Louis se sont rendus en finale de la Coupe Stanley, mais ils ont présenté une fiche globale de 0 victoires et 12 défaites, ayant été balayés à chaque occasion.
- Le joueur qui a fait trébucher Bobby Orr sur la fameuse photo était le regretté québécois Noel Picard. Il avait chez lui la fameuse photo avec une signature de Bobby Orr, mentionnant qu’il allait un jour lui rendre la faveur pour l’avoir aidé à être immortalisé sur cette photo. Orr tenu parole, car lorsque la fille de Picard est allée étudier au Conservatoire de musique de Boston, il s’est occupé d’elle en s’assurant de lui trouver un appartement et en prenant en charge une partie de ses études. (voir photo).
- Une des meilleures transactions dans l’histoire de la LNH fût réalisée par Ronald Caron en 1988, alors qu’il céda aux Flames de Calgary les vétérans Rob Ramage et Rick Wamsley en retour de Steve Bozek et d’un jeune homme avec un nom de famille connu, Brett Hull.
- Alors qu’il était entraîneur de l’équipe, Mike Keenan a vu dans le vestiaire des chandails que devaient porter les joueurs le soir-même (voir photo). Il trouvait tellement les chandails laids qu’il a refusé d’être derrière le banc si les joueurs devaient les porter. Il a eu gain de cause et les chandails n’ont jamais été utilisés, alors si vous mettez la chance de mettre la patte sur un rare exemplaire, ça peut peut-être valoir cher!
- Les Blues de St-Louis sont les spécialistes des remontées spectaculaires. Le 12 mai 1986, alors qu’ils perdaient 5-2 contre les Flames de Calgary, avec 12 minutes à jouer lors de la sixième partie de la demie-finale de la coupe Stanley, ils ont entrepris une remontée, avec entre autres deux buts de Greg Paslawski pour forcer une prolongation. C’est un autre ancien des Canadiens, le regretté Doug Wickenheiser qui allait sceller l’issu du match provoquant une septième rencontre à Calgary. Ils ont bataillé dur mais les Blues ont perdu l’ultime partie 2-1, permettant au Flames d’affronter Montréal en finale de la coupe. Puis, le 29 novembre 2000, les Blues ont réalisé la plus spectaculaire et rapide remontée d’un déficit de 0-5. Comme une image vaut 1000 mots, je vous laisse voir l’illustration du sommaire des 15 dernières minutes de la partie (voir photo).
- Encore plus spectaculaire et inusité, au 1er janvier 2019, les Blues étaient bons derniers au classement général de la LNH et le 12 juin de la même année, ils remportaient leur première et unique coupe Stanley. Faut le faire quand même! Mais est-ce que la superstition y est pour quelque chose? Peut-être car au moment où ils étaient derniers au classement général, quelques joueurs de l’équipe décidèrent (lors d’un séjour à Philadelphie pour y affronter les Flyers), d’aller dans un bar sportif de la ville pour voir une partie des séries éliminatoires de la NFL entre les Eagles de l’endroit et les Bears de Chicago. Puis, lors des pauses publicitaires, des clients du bars criaient au DJ ‘’Play Gloria’’ et le « party » pognait dans la place. Un des joueurs en question a dit aux autres ‘’Ça doit devenir notre chanson de victoires’’. Dès lors, la chanson qui jouait dans le vestiaire après les victoires ‘’Runaround Sue’’ venait d’être remplacée par celle de Laura Branigan. C’est aussi à ce moment que les Blues ont commencé leur remontée incroyable… Est-ce le hasard ou la vision d’un joueur? Les partisans des Canadiens doivent souhaiter que ce soit la vision du joueur, car son nom est Joel Edmundson…
- Lors de leur conquête de cette même coupe, un fait extrêmement rare, mais non unique est survenu, alors qu’aucun des joueurs dans l’alignement n’avaient posé leurs mains sur une coupe Stanley plus tôt dans leur carrière.
- Craig Bérubé est seulement le septième entraîneur de l’histoire de la LNH à avoir remporté une coupe Stanley, alors qu’il est arrivé en poste durant la même saison.
- Craig Binnington a établi un nouveau record (qui ne pourra jamais être battu), en devenant le premier gardien recrue à remporter 16 victoires dans ses premières séries éliminatoires.
- Une belle histoire, unie la jeune Laila Anderson et les joueurs des Blues. Connue comme étant la ‘’Blues Superfan’’, la jeune fille de 11 ans souffrait d’une rare maladie, affectant son système immunitaire et 100 jours après sa chirurgie de transplantation de moelle osseuse, elle sonnait la traditionnelle cloche vêtue d’un bandeau autour de la tête aux couleurs des Blues. Le vidéo est devenu viral et la fillette a été ‘’adoptée’’ par les joueurs de l’équipe. Elle est devenue l’inspiration de l’équipe, accompagnant même celle-ci lors de la septième et décisive partie à Boston, lors de la victoire de la coupe Stanley. Elle fut même invitée sur la glace pour les célébrations et a même tenue à bout de bras le fameux trophée. Cependant, elle n’était pas au bout de ses surprises, puisque durant l’été, elle a reçu la visite des joueurs Alexander Steen et Colton Parayko qui lui ont remis un exemplaire de la bague remise aux membres de l’équipe (voir photo).
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