La phénoménologie, au sens de Husserl, consiste à rechercher ce qui fait que notre conception de la réalité diffère de ce que nous pouvons observer, sans a priori. La science, par exemple, est construite sur des postulats implicites. Autrement dit, elle n'est pas scientifique. (cf. la "pensée simplifiante" d'Edgar Morin.)
Le phénomène Trump comme application ? Pour certains, c'est le diable. Mais, si l'on lit ce que la presse américaine et Paris Match disent de lui, depuis 40 ans, on découvre un stéréotype d'entrepreneur américain bien connu, et même d'Américain tout court. Et il s'est comporté à la Maison blanche comme il l'a fait lorsqu'il possédait une compagnie aérienne, ou lorsqu'il organisait des tournois de catch.
Il n'y a pas grande différence entre M.Trump et ses adversaires. D'ailleurs, le plus gros reproche qu'ils lui ont fait était d'utiliser leurs armes. Ils en ont été offusqués. C'est ainsi que la gauche post moderniste a immédiatement qualifié son discours de "post vérité", autrement dit de post moderniste ! (A une échelle plus modeste, c'est ce qui est arrivé en France. Nicolas Sarkozy a utilisé un théoricien d'extrême droite, qui avait étudié les techniques de gauche.)
Comme je l'écrivais dans un précédent billet, Stanley Kubrick a expliqué dans Docteur Folamour que ce qui fait le succès américain, l'aveuglement et la croyance absolue en soi, est, aussi, la recette "d'Amargeddon". Autrement dit l'erreur est productive, mais elle ne peut pas durer, sans quoi notre histoire pourrait connaître une fin prématurée.
Tous phénoménologues ?