Il ne faut pas s'y tromper. Si le monde médiatique est en émois, ce n'est pas pour défendre la mémoire de Stéphane Guy dont à peu près tout le monde se fout à part peut-être une partie de sa famille. On a bien dit peut-être. En effet, il sera aussi vite oublié que ses prédécesseurs, hormis Thierry Gilardi sans doute, qui a eu la bonne idée de mourir en pleine gloire. Quant à ses talents, Guy n'était meilleur ni pire que les autres, c'était un commentateur canal+, interchangeable, point à la ligne. Se faire dégager pour une phrase prononcée sans la moindre connotation raciste ou blasphématoire est en revanche beaucoup moins commun.
Vincent, Yannick, Stéphane et les autresC'est donc dans la liberté de la presse, voire la liberté d'expression que l'on se drape aujourd'hui par peur d'être un jour exfiltré à son tour. Pourtant il n'y a rien de commun avec la sombre destinée d'un caricaturiste ou d'un professeur. Nous sommes ici juste en présence d'un milliardaire qui n'aime pas qu'on le critique ou qu'on critique ses actifs. Et s'il pouvait posséder tous les médias du monde pour les contrôler, il le ferait. Jusque là, Guy et ses dizaines de milliers d'euros mensuels faisaient bien partie de ses actifs. Mais gros salaire ou non, célèbre ou pas, Bolloré s'en fout, si la tête dépasse, il la coupe. Celle de notre commentateur vedette ne passait déjà plus les portes, elle ne franchira désormais plus les portiques de sécurité de son entreprise. Et pour ceux que ça intéresse, Bolloré se fout également de détenir les droits du foot, d'en faire un Direct 8 bis ou que les abonnés se barrent par millions. Il voulait tuer Canal, il a plutôt bien réussi. Il a aussi terminer d'achever itélé. Tant qu'il sera là, Morandini n'aura rien à craindre et Hanouna, l'ancien meilleur ami du fiston, non plus.
Pendant ce temps-là, Mikis Ceriex est devenu restaurateur et Jezabel Lemonier comique. Comique.