Cette vidéo n’a pour objet que de nous rappeler qu’Oran fut une ville de grande tolérance. Qui ne veut voir en ces images que le rappel d’une mémoire de débauche se trompe lourdement. Les bars, (parfois hôtels-bars-restaurants) ont hélas, pour une part non négligeable disparu. Ils furent au même titre que les salons, les marchés et autres placettes de quartiers d’Oran, des lieux de rencontre et d’échange, où s’exprimaient sans retenue, ni tabou, les vérités et fantasmes des uns et des autres autour d’un verre au pluriel majoré, surtaxé, parfois sans nuances. Ils sont les témoins d’une époque aujourd’hui révolue que ne connaissent ni les moins de vingt ans ni ceux de trente.
Les chanteurs qui rehaussent la vidéo sont uniques par leur voix, leur capacité à faire renaître ou remonter en chacun de nous, à partir de mots enracinés en « nous » (ce nous global) depuis les temps immémoriaux, ce qu’il y a de plus profond, de plus émouvant. Ilsprirent d’assaut (avec d’autres bien sûr) les bars d’Oran et de sa région dès les premières des années 1980 (durant l’abjecte censure) et plus tard… tous les lieux (ou presque). Ces chanteurs sont Cheikha el Djenia el kebira el haqaniya bent Saïda (1954-2004) (ne pas oublier son compagnon El berrah Zouaoui mort en 2003) et Cheb Mami (de Saïda lui aussi).
LIRE ICI:
http://ahmedhanifi.com/les-anciens-bars-doran-ou-ce-quil-en-reste/