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A.J. Kazinski et Thomas Rydahl – La mort d’une sirène

Par Yvantilleuil

A.J. Kazinski et Thomas Rydahl – La mort d’une sirèneLa première originalité de ce roman est qu’il est écrit à six mains, A.J. Kazinski étant le pseudonyme des deux auteurs danois Anders Ronnow Klarlund et Jacob Weinreich.

La seconde originalité est que le personnage principal n’est autre que Hans Christian Andersen, l’illustre conteur danois. Ce dernier ayant tenu un journal intime de 1825 à 1875, contenant un blanc de dix-huit mois qui démarre lors de son retour d’Italie en 1834, les auteurs se sont amusés à combler ce vide en imaginant une histoire sordide qui démarre par le meurtre sanglant d’une prostituée en 1834.

Ce n’est donc pas un conte pour enfants que les auteurs imaginent, mais un polar historique bien sombre qui démarre en 1834 dans les rues de Copenhague, par la découverte du corps mutilé d’une jeune prostituée retrouvée dans les eaux du port. Lorsque la sœur de la victime désigne Hans Christian Andersen comme étant le coupable, ce dernier obtient un délai de trois jours avant son exécution afin de prouver son innocence…

À l’instar de l’excellent « 1793 » de Niklas Natt och Dag, ce roman nous plonge à une époque marquée par la pauvreté et des crimes sordides. Rydahl et Kazinski restituent avec brio le quotidien de ces habitants vivant dans la misère, la puanteur et la crasse et combattant la faim et l’injustice, tandis que la noblesse se vautre dans le grand luxe. Cette immersion dans le Copenhague du XIXe est indéniablement l’une des réussites du roman.

L’autre véritable attrait de ce polar rondement mené est la présence d’Andersen en tant qu’enquêteur pas très orthodoxe et plutôt inefficace, qui peut heureusement compter sur l’aide de l’adorable Molly, la soeur de la victime, elle aussi prostituée. Malgré quelques longueurs, l’intrigue policière parvient à tenir en haleine tout au long des 540 pages.

Une intrigue prenante, un enquêteur original et un contexte historique parfaitement restitué, pour un thriller qui propose au passage la genèse des contes les plus populaires de Hans Christian Andersen, tels que « La petite sirène » ou encore « La Petite Fille aux allumettes ».

La mort d’une sirène, A.J. Kazinski et Thomas Rydahl, Robert Laffont, 560 p., 21€

Ils en parlent également : EmOtionS, Lord Arsenik, Les voyages de K, Le sentier des mots, Saveur littéraire, Culture VSnews, Sylvie, Sophie, Books are my Wonderland, Temps de lecture

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