Nous devons découvrir pourquoi l’homme n’est pas en paix avec lui-même, pourquoi il n’est pas en harmonie avec l’intégralité de son corps et de son mental.
Pourquoi vit-il sous tant de pression et de stress ? Pourquoi est-il si agité ? Pourquoi est-il comme une feuille fragile balayée par le vent des sentiments et des émotions ? Pourquoi est-il à chaque instant tourmenté et torturé par des désirs, des besoins et des passions contradictoires ? Pourquoi est-il tourmenté individuellement et incapable de vivre harmonieusement avec les autres ?
Ainsi, l’intégralité du défi de la crise du psychisme humain se réduit-il à ces différents aspects du même problème.Pourquoi ne suis-je pas en harmonie avec mon corps et mon esprit ? Pourquoi me faut-il la carotte et le bâton de règles et de préceptes pour m’occuper de mon corps, de mon régime alimentaire, de mon activité physique, de mes heures de sommeil, de ma relation aux vêtements et aux objets que mon corps utilise ?Pourquoi me faut-il certaines incitations pour penser que mon corps sera récompensé si j’adopte certains comportements, et au contraire sanctionné s’il ne les adopte pas ? Pourquoi dois-je employer des stimulus positifs ou négatifs ?La peur ou la tentation est l’aiguillon d’un comportement correct, parce que sans cet aiguillon, nous végétons du matin au soir. Il faut que quelqu’un nous dise que si nous nous comportons de telle manière, nous obtiendrons ceci en récompense, dans cette vie ou la prochaine, ou alors que nous serons punis, dans cette vie ou après notre mort !Pourquoi cette peur et cette tentation ? Peut-être parce que nous n’avons jamais examiné notre organisme physique avec amour et tendresse, avec soin et intérêt, peut-être parce que nous ne sommes pas familiarisés de première main avec cet organisme biologique qui nous a été donné, l’instrument le plus beau, le plus sophistiqué et le plus raffiné qui soit, infiniment plus sensible et sensitif que n’importe quel instrument à corde tel que le sitar ou le violon, par exemple.Donc, se familiariser avec l’organisme biologique, être l’ami de son propre corps, le respecter et l’aimer, semble impératif, vital.Soit nous câlinons notre corps, nous satisfaisons ses demandes aveugles, soit nous le réprimons et rejetons toute ses demandes. La complaisance et le rejet ou la répression, sont les deux faces d’une même faiblesse. Donc, sans aller jusqu'à vénérer le corps ou le réprimer et le blâmer, pouvons-nous simplement l’observer ? Le système musculaire, le système glandulaire, le système nerveux, les neurones, les tendon. la circulation sanguine, la beauté du souffle qui va et vient comme un rythme, une mélodie !Se lever, s’asseoir, se déplacer, tout ce bel organisme humain, pouvons-nous l’observer simplement ?Le nourrir après avoir compris ses besoins et ses nécessités, plutôt que le nourrir selon certaines traditions ou certaines modes… ne pas traiter notre corps comme la victime de modèles de comportement cristallisés dans notre famille, dans notre communauté ou dans notre pays. Mais l’observer, voir de quoi il a réellement besoin.Observer et étudier les limitations de notre héritage biologique, psychologique, nos idiosyncrasies, et ainsi adopter un régime alimentaire approprié, une relation saine et scientifique à l’alimentation.Une approche sensible du régime alimentaire permet an corps de ne pas être suralimenté ou sous-alimenté, ni vénéré ou maltraité sous prétexte d’austérité.Il faut aussi parvenir à ce que le corps ne soit pas un problème qu’il nous faut ruminer, auquel il nous faut réfléchir. Pour cela, il nous faut trouver le moyen de le garder en forme, souple, flexible, toujours affûté, toujours frais. Les formidables ressources qu’a ce corps humain ! Nous ne le réalisons même pas !Nous n’utilisons pas toutes nos ressources musculaires et glandulaires.L’Orient a eu la chance d’avoir la science et l’art du yoga, qui se sont considérablement développés depuis que Patanjali a codifié les Yoga Sutras, environ 550 ans avant Jésus Christ. Nous avons eu cela. Nous en parlons. Mais combien d’entre nous étudient et appliquent dans leur vie quotidienne ce qu’ils ont étudié, afin de mener le corps humain à sa grandeur, à sa dignité, à sa beauté ?
Pourquoi notre corps se sent-il épuisé ? Pourquoi se sent-il suralimenté ? Parce que nous ne l’avons pas observé, nous ne l’avons pas étudié de près. Or, dès qu’il y a un déséquilibre chimique dans le corps, dès qu’il y a une pression ou une tension nerveuse dans le corps, la paix de l’esprit disparaît. Une personne qui n’a pas découvert l’art et la science de maintenir son corps dans la beauté de son bien-être, dans la musique de l’harmonie entre les muscles, les nerfs, les glandes et tout le reste, dans la beauté de tenir sa colonne vertébrale érigée, de garder le corps droit et souple, sans rigidité, comment cette personne peut-elle avoir l’esprit en paix ?À moins de découvrir cela, les déformations et les nœuds du corps seront forcément reflétés dans nos attitudes mentales. C’est pourquoi il nous faut poser les bonnes fondations au niveau physique. Pas par acceptation ni par rejet.Il y a des gens qui acceptent aveuglément, mais la génération des plus jeunes est dans un rejet global. Aucune de ces deux attitudes n’est scientifique. Nous devons découvrir le parfum de notre propre vie à travers une approche scientifique.
Vimala ThakarL'essence de la plénitude Ed. Accarias L'Originel
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