Prenons un cas particulièrement éclairant, à savoir la page de recommandations mise en avant ces derniers jours par Fidelity. En quelques paragraphes, elle couvre l'essentiel du sujet, de manière extraordinairement précise, simple et pratique, depuis les différents aspects de la réalisation d'un bilan, au travers des 4 piliers de la santé financière (budget, dette, épargne et protection), jusqu'à une sorte de plan générique d'amélioration, en passant par les étapes opérationnelles successives à franchir afin de progresser.
Oh, l'article n'a rien d'exceptionnel, il ne s'agit que d'un liste de préconisations de bon sens, telles que : commencer par dépenser moins que ses revenus, puis surveiller son budget et planifier ses objectifs à court terme et, enfin, maintenir le niveau des achats essentiels sous la barre de 50% des gains. Une poignée de suggestions concrètes du même ordre sont offertes dans tous les domaines, dont certaines sont assorties de pointeurs vers des contenus dédiés, permettant d'approfondir les sujets traités.
Et, justement parce que la plupart d'entre elles paraissent élémentaires, se pose rapidement la question : si ces pratiques sont les clés du bien-être financier, pourquoi ne sont-elles pas directement intégrées au cœur des outils numériques des banques ? Pourquoi le client ne peut-il choisir de recevoir une alerte dès que sa réserve d'urgence passe sous le seuil fatidique des 1 000 dollars ? Pourquoi ne pas lui proposer spontanément de mettre de côté pour sa retraite les 15% optimaux de son salaire ?
Fidelity indique que le premier effort à entreprendre consiste à effectuer un état des lieux, et elle fournit un questionnaire dans ce but. À l'issue de celui-ci elle propose un plan d'action personnalisé, définissant les axes prioritaires de perfectionnement. Pour certains clients, il est en outre possible de contacter un professionnel qui répondra à leurs interrogations. Dernier point, le check-up doit être renouvelé au moins annuellement et lors des événements importants, pour ajustement éventuel du programme.
Or l'ensemble de ces actions sont susceptibles d'être automatisées, sans requérir des développements complexes. L'accès aux données bancaires et au patrimoine (à travers un agrégateur multi-établissements, le cas échéant) autorise, quasiment en temps réel, une mesure suffisamment rigoureuse du bien-être financier et la création d'un protocole d'amélioration, puis un contrôle du respect des recommandations émises, voire l'identification des circonstances inattendues justifiant des adaptations à l'approche.
Les institutions qui se piquent de placer leurs clients au centre de leurs préoccupations et qui, entre autres promesses, affirment leur engagement en faveur de leur sérénité vis-à-vis de l'argent peuvent-elles se contenter de partager quelques chroniques généralistes, parfois flanquées d'un quiz vite oublié ? Ou finiront-elles par comprendre que l'accompagnement de proximité, pour tous (pas uniquement les plus aisés), devenu aujourd'hui presque trivial à mettre en place, fait partie intégrante de leur rôle ?