Un rapport émanant du conseil d'analyse économique pointe du doigt, une nouvelle fois, les effets pervers du SMIC. Est-il nécessaire de rappeler que le SMIC fixe un salaire horaire plancher en dessous duquel un employeur ne peut payer un salarié ? Ce salaire minimum s'est apprécié de plus de 50% depuis 1995, passant de 5,64€ heure à près de 8,71€ aujourd'hui (+313% depuis 1980). Au fil de son existence, chaque gouvernement a usé et abusé du levier démagogique en jouant sur le SMIC contribuant que plus à son détachement de l'économie réelle. Évidemment une progression du SMIC ça fait social, ca fait donc plaisir aux socialistes et à près de 15% des salariés (2006) pourtant souvent au SMIC malgré eux.
Dans une logique de gauche, je devrais dire que le SMIC c'est bien, que ce système aide les salariés les plus précaires à ne pas décrocher du train sous l'effet de l'inflation. Je devrais dire que ça protège le salarié contre ces
Le SMIC se trouve en fait être une catastrophe pour notre taux de chômage et pour l'insertion des jeunes, particulièrement les moins diplômes sur un marché du travail tendu. La pensée libérale réclame une suppression pure et simple de tout salaire minimum qui fausse la rencontre des courbes de l'offre et de la demande de travail. A l'intersection de ces deux courbes se situe le prix, en l'occurrence ici, le coût du travail, le salaire. En fixant un prix donné, le schéma en est modifié et les courbes décalées. Ce n'est pas une vision de l'esprit. Cela s'appelle de l'économie. En l'espèce et dans le cas de la société française il me semble peu probable que cette théorie puisse être appliquée. De plus elle s'avérerait dangereuse pour l'équilibre social (hausse de la précarité et des working poors).
Deux autres dérives. La première est la conséquence de la politique fiscale entourant le SMIC. L'allégement de charges normalement mis en place pour soutenir la mesure s'avère en réalité, être une formidable barrière à la progression des salaires. Car concrètement, payer un salarié au SMIC aujourd'hui consiste à lui verser son salaire (SMIC) tout en voyant ses charges patronales allégées. Décider subitement de "mieux payer" son salarié c'est voir à coup sûr le poids de ce salarié croître irrémédiablement par la hausse brute du salaire d'une part mais surtout par la perte des allégements de charges auparavant intégrées. De plus, tout cela peut (l'inverse est aussi possible il est vrai) se dérouler sans le moindre accroissement substantiel de la productivité de ce salarié.
La seconde dérive est purement économique. Elle réside dans l'écart que le SMIC fixe entre ce que "vaut" un salarié (la richesse qu'il apporte à l'entreprise) et sa rémunération. Cette approche de la richesse crée par le salarié découle pourtant de la vision marxiste de l'économie. Au même titre qu'il doit bénéficier d'une égale redistribution des profits en fonction de son travail, il n'est pas économiquement viable qu'un salarié soit rémunéré plus que son effective production. Cela s'appelle de la logique. Et pourtant, en poussant constamment le SMIC vers la haut, les politiques ne cessent de faire croître cet écart qui débouche aujourd'hui sur une faible employabilité des travailleurs les moins formés qui se retrouvent par ce biais au chômage.
Avec l'adoption hier soir de la LME et les avancées économiques que représentent les nouvelles négociations syndicales et le replacement des questions inhérentes au travail au sein des entreprises, la suite pourrait justement tendre vers une réflexion générale sur l'évolution de notre salaire minimum national qui prouve chaque jours un peu plus, son effet contre productif. Et selon moi, ce n'est pas un hasard si cette étude est rendue publique maintenant alors que le RSA est en approche...