Infarctus du myocarde

Publié le 04 janvier 2021 par Anne-Sophie Delepoulle @sosphamanet

L’infarctus du myocarde est un processus physiopathologique correspondant à la rupture d’une plaque d’athérome qui entraine la thrombose occlusive d’une artère coronaire.

100 000 personnes souffrent chaque année d’un infarctus du myocarde (IDM). 13% décèdent la première année suivant un IDM dont 7% dans la phase aigue. Après l’hospitalisation où le traitement consiste à reperfuser les coronaires par thrombolyse et/ou angioplastie, les patients restent à haut risque cardiovasculaire (risque d’AVC ou décès d’origine cardiaque). Les complications concernent 20% des sujets à un an après un IDM

Signes cliniques d'un infarctus du myocarde SelectAfficher

Douleur dans la poitrine « en étau » durant plus de 20 à 30 minutes.

Elle irradie derrière le sternum, dans le dos, les épaules, les mâchoires, ainsi que dans le bras gauche, le creux de l’estomac

Difficulté soudaine, sans effort important, à respirer normalement ou blocage à la respiration.

D’autres symptômes sont possibles : anxiété, sueurs, vertiges,  essoufflement, par exemple. Plus rarement, certains infarctus peuvent passer inaperçus et sont découverts à l’occasion d’un électrocardiogramme pratiqué lors d’un bilan de santé

Complications d'un infarctus du myocarde SelectAfficher

Les complications sont plus ou moins importantes selon la rapidité de la prise en charge de l’infarctus, mai aussi en fonction de l’étendue des lésions:

Accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque chronique (70 % des insuffisances cardiaques chroniques sont dues à un infarctus), récidives (infarctus qui se répètent) et artériopathie oblitérante des membres inférieurs

Traitement post infarctus du myocarde

Les points clés du traitement SelectAfficher

Le traitement peut se résumer par le mot « BASIC »

B comme Bêta-bloquant,

A comme Antiagrégant plaquettaire,

S comme Statine,

I comme Inhibiteur de l’enzyme de conversion et

C pour corriger les facteurs de risque cardiovasculaires.

Ce traitement doit être pris le plus souvent à vie.

Bétabloquants SelectAfficher

Les bêtabloquant diminuent la fréquence et la contractilité cardiaque,
d’où une diminution des besoin en oxygène du cœur (effet anti-ischémique). Ils agissent aussi dans l’hypertension artérielle. Ils réduisent la mortalité de 20 à 25% et le risque de récidive d’infarctus non fatal de 30%, surtout si l’instauration du traitement a été précoce.

Effets secondaires

les effets secondaires les plus fréquents sont la bronchoconstriction, le refroidissement des extrémités, une asthénie, une dysfonction érectile,
hypotension et bradycardie.

Mise en garde

Ne jamais interrompre brutalement le traitement en raison du risque
de rebond grave. Attention si vous êtes diabétique, les bêtabloquants
peuvent masquer les symptômes d’une hypoglycémie.

Alternatives

En cas de contre indications aux bêtabloquants, il existe des alternatives
thérapeutiques: inhibiteurs calciques (diltiazem, vérapamil) ou l’ivabradine
(Procoralan®)

Antiagrégant plaquettaire SelectAfficher

Aspirine

L’aspirine à faible dose réduit le risque de récidive d’IDM de 30% et réduit de 15% la mortalité globale. Les doses recommandées sont entre 75 et 160mg/jour.

Clopidogrel

En cas d’allergie à l’aspirine, on prescrit le clopidogrel ou de la
ticlopidine en cas d’intolérance au clopidogrel

L’association aspirine (75-160mg/jour) + Clopidogrel (75mg/jour) est
recommandée en cas d’infarctus revascularisé avec pose de stent.

Prasugrel

Le prasugrel (dose de charge de 60mg puis 10mg/jour) est contre indiqué chez les sujets âgés de plus de 75 ans et/ou pesant moins de 60kg en raison du risque hémorragique accru.

Le saviez-vous?

L’adjonction d’un inhibiteur de la pompe à protons, un «-prazole », à l’aspirine, utilisée comme antiagrégant plaquettaire, réduit l’efficacité de cette dernière, et parallèlement augmente le risque de récidive d’infarctus
du myocarde*

Etude parue dans le BMJ du 11 mai 2011

Statines SelectAfficher

Les statines diminuent le risque de mortalité et d’accident cardiovasculaire chez tous les patients coronariens même si le taux de cholestérol est normal, avec comme valeur cible un LDL-cholestérol<1g/l.

Effets secondaires:

problèmes hépatiques et musculaires imposant une surveillance
médicale stricte. L’apparition de crampes, de douleurs, ou de contractures musculaires, surtout au niveau des membres inférieurs peut nécessiter l’arrêt du traitement.

En cas d’intolérance aux statines à doses élevées, une association statines+ ézétimide ou un fibrate peut être proposé.

Inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) SelectAfficher

Les IEC préviennent le remodelage du ventricule gauche (dilatation progressive) et diminue par ce fait le risque d’insuffisance cardiaque et de mort subite.

Le traitement doit être instauré progressivement et sous étroite surveillance en raison du risque d’insuffisance rénale surtout en cas d’insuffisance cardiaque et/ou si le patient est sous diurétique.

En cas d’intolérance aux IEC, un ARA-II comme le valasartan (160mg)
peut être proposé

Quand faut-il consulter un médecin? SelectAfficher

Surveiller les signes suivants

Dans ces cas, une consultation médicale s’impose

En cas de traitement par bêta-bloquant, un contrôle régulier de la pression
artérielle et du rythme cardiaque est nécessaire

En cas de traitement par statines , une surveillance médicale étroite s’impose afin de surveiller les effets indésirables hépatiques ou musculaires

Si les douleurs s’accompagnent de signes de gravité inhabituels (vomissements, irradiation dans le bras gauche, essoufflement) Appeler le
SAMU tel : 15

Liens utiles SelectAfficher

Fédération française de cardiologie: www.fedecardio.com

Fédération nationale des associations de malades cardiovasculaires
et opérés du cœur: www.fnamoc.org

Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie)

Dernière modification le: Jan 4, 2021 @ 16 h 32 min