Les tendances storytelling pour 2021

C'est la tradition et elle a du bon. Parler des tendances de l'année à venir (2021 en l'espèce) dans le domaine du storytelling. Je m'y plie cette année encore.

A quels modes de création des histoires managériales, marketing ou autres devons-nous nous attendre en 2021 ?

Pour rappel, mes articles sur les tendances storytelling des années précédentes.

Quoi, encore ?! C'est vrai : chaque année, c'est une tendance pour l'année suivante, dans la communication. Donner du sens à la data. Même si, je l'avoue, pour ma part, je ne l'ai pas placé dans mes prédictions parce que c'est quelque chose que j'ai intégré depuis longtemps. C'est quoi, le loup alors ? Soit les prédictions sont mauvaises, soit la vague du data storytelling est telle qu'il y en a pour plusieurs années. C'est plutôt cette deuxième option qui reflète la réalité, pour moi.

Faire raconter une histoire à de la data continue d'être un défi pour beaucoup de monde. Il s'agit de combiner l'art de créer une histoire et celui de la data visualisation : deux compétences à travailler, donc, en 2021. C'est une clé pour faire en sorte que les données soient vraiment utiles pour leurs destinataires. Et ça ne minimise pas la valeur des données.

Ah, ça aussi ce n'est pas nouveau. Je parlais une année précédente de l'essor des contenus générés par les utilisateurs. Là c'est un tout petit peu différent. Il s'agit de maîtriser la création de l'histoire, mais le récit consiste bel et bien à donner la parole aux clients. Donner le sujet, le thème, mais ouvrir le micro et enregistrer. Du vif, de l'authentique. Je ne dirais pas "du vrai", parce que même spontané, un témoignage est toujours subjectif.

Pourquoi est-ce plus important pour 2021 qu'auparavant ? Tout simplement parce qu'on a été sevré de vrais contacts avec les clients en 2020. Je parle pas juste de contacts de visu vs. à distance en visio. Je veux dire que beaucoup d'entreprises (fournisseurs ou clients) ont été fermés à un moment ou un autre ou le sont encore. Donc, forcément les contacts ont été réduits. Et les conversations avec.

Par contre, côté créations par les utilisateurs, la vogue TikTok peut amener un développement de ce qu'on appelait jusque récemment encore les "pastiches", et qu'on nomme aujourd'hui "le remixing". Utiliser des productions, des contenus existants comme maquettes pour créer un nouveau contenu, personnel.

Cela fait quelques années qu'il revient en grâce. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter. Le podcast. C'est donc encore une tendance appelée à se poursuivre en 2021. Et je pense bien que le podcast va devenir de plus en plus storytelling. Cela ne veut pas dire que les contenus seront des histoires. Je pense plutôt que beaucoup de marques vont investir le champ du podcast sous forme de sponsoring de programmes qui, eux, seront du storytelling.

La combinaison du storytelling et du marketing d'influence :

On n'a jamais autant parlé du marketing d'influence. Peut-être bien parce qu'il s'avère bien plus performant (quand il est bien fait) que des campagnes marketing classiques. Que ce soit sous forme de production d'un contenu storytelling diffusé par un(e) influenceur(se) ou de sponsoring d'une production, je vois bien le marketing d'influence associé au storytelling se développer en 2021.

Des histoires marquées par la Covid :

Attention. Je ne dis pas du tout que l'on va servir sans arrêt un storytelling qui raconte la Covid-19. Je pense par contre que les histoires vont être marquées par des aspects que le virus a mis en exergue.

Je pense notamment aux notions suivantes :

- l'esprit de communauté

- la distanciation

- les gestes barrières (c'est connecté à la distanciation)

- l'empathie

- le doute

Il y en a sans doute d'autres, mais démarrer avec celles-ci donne déjà de belles opportunités de storytelling.

Ce n'est pas un format nouveau. Mais il ne vous aura pas échappé qu'on voit de plus en plus souvent de mèmes sur le web, notamment sur les réseaux sociaux. Vous savez, ces visuels viraux avec, très souvent, une punchline qui tue écrite en gras et en capitales.

Et bien, tant donné qu'ils sont en vogue, il n'y a aucune raison de ne pas les utiliser pour raconter une histoire. On peut très bien créer une histoire avec un mot, ou quelques uns (voire même aucun !). Je travaille souvent pour ma part sur des formats de récits en 6 mots et ça fonctionne très bien.

Beaucoup de gens ressentent de la nostalgie envers leur vie d'avant. Même si cet avant ne date que d'il y a quelques mois. Ce n'est pas négatif. Ce n'est pas un refus du changement. Car il faut bien le dire : la vie d'aujourd'hui, avec toutes ces contraintes, est juste quelque chose dont on veut se débarrasser au plus vite. Peu de gens sont ravis de vivre en ermite.

Pas question, par contre, de se réfugier derrière un simple "c'était mieux avant" qui n'irait pas bien loin. Il vaut mieux intégrer un peu plus d'ADN dans ses histoires, pour en revenir aux bases inspirantes qui ont permis à une entreprise, une marque, une relation client de grandir.

Cela aussi, vous l'avez remarqué. Les fake news ont pullulé. Parfois rebaptisées réalités alternatives, elles ne nous ont pas éclairé sur quoi que ce soit au cours de l'année écoulée. elles nous ont même embrouillé. Et aussi, elles ont créé des embrouilles entre amis, dans les familles, peut-être entre collègues ou partenaires commerciaux...

Un storytelling qui tourne en dérision des fake news à l'influence délétère pourra être le bienvenu en 2021. C'est le meilleur moyen de battre en brèche leur pouvoir néfaste de manière virale.

Et aussi des souhaits pour 2021 :

Oui, j'aimerais aussi que certaines choses se passent, vivre certaines histoires en 2021.

Elles concernent le coronavirus et les médecins.

J'aimerais :

- Que les médecins soient davantage à l'écoute de leurs 60 et quelques millions de patients. Oui, nous sommes tous, en France, considérés comme des patients par le corps médical. On a l'impression d'être dans un cabinet médical quand on écoute les professeurs et chefs de service d'hôpitaux nous parler à la télé. L'absence d'écoute des patients est traditionnellement une grande faiblesse du corps médical. Cela l'amène, parfois, à commettre des erreurs médicales, et surtout à faire des prescriptions sans trop se préoccuper de leur mise en oeuvre pratique. A raisonner en silo, aussi, sans penser aux impacts de la prescription sur d'autres univers de la vie.

- Que les médecins soient plus dans un mindset macro que micro. La micro gestion efficace et la micro agilité sont une énorme qualité du milieu médical depuis le début de cette lutte contre le virus. Les soignants sont admirables. C'est le niveau micro.

Le niveau macro, ce sont les professeurs et chefs de service qui s'amusent à reproduire dans la sphère publique les discussions antagonistes de réunions médicales pour discuter de cas de patients. Imaginons la famille d'un patient invitée aux réunions de staff médical discutant de la suite à donner à un patient : l'un suggère d'arrêter les oins, l'autre d'opérer, le troisième... C'est ce qui se passe avec la Covid-19. C'est à qui réclame 3 jours de confinement, 10 jours, ou, plus wouhou encore, entre 10 et 20. Incapacité à comprendre qu'on ne peut pas reproduire au niveau macro un fonctionnement qui est dans les normes d'une profession à un niveau micro.

Ok, alors svp, on arrête d'embrouiller les gens (patients mais à un moment ça gave). Ok, on grandit un peu messieurs-dames ? Parce que ce genre de comportement, ça ne fait que réduire le nombre d'intentions de se faire vacciner. Et ça rejoint aussi l'absence d'écoute ou a minima de capacité de projection de ces médecins que l'on entend sur les ondes dans la vie des gens (oui, ce sont aussi des gens, pas juste des patients).

Vous n'êtes pas seuls avec votre storytelling en 2021 :

Ben non. Nous sommes là. Nous venons de publier nos catalogues storytelling 2021. Prestations, formations, actions spécifiques pour le secteur du tourisme, les startups, pour organisations agiles (ou voulant l'être !)...

Nous avons bien entendu complètement revu et les modalités pratiques des actions et les contenus, pour intégrer complètement la réalité de la Covid-19 et de l'après Covid (oui, on est un peu optimiste).

Au plaisir, donc.