La guerre est toujours, toujours pleine de saletés.
Mars 2004. Presqu'avril. Le 31. 4 "contracteurs" d'une armée particulière comme seuls les Étatsuniens les comprennent, sont au volant d'un convoi qui doit distribuer des aliments. Cette armée indésirée en Irak, car l'action s'y déroule, se nomme Blackwater. Depuis 2003, Blackwater traîne en Irak. Et ça les irrite. Le 31 mars 2004, on piège le convoi, tue Scott Helvenson, Jerry Zovko, Mike Teague et Wesley Batalona et on brûle leurs cadavres. On les suspend ensuite à un pont, on se prend en photo, jubilant. On diffuse. L'insulte est grande aux États-Unis. On découvrira qui est derrière ce coup salaud. Un membre de Al-Qaïda, capturé en 2009, remis aux autorités irakiennes, et pendu par celles-ci (présumément). Mais le coeur des gars de Blackwater reste lourd de rancune. Pour toujours.
On tentera de reprendre le contrôle de la ville une première fois, sans succès. En février 2005, on tire autour de 70 fois dans une voiture irakienne qui ne veut pas s'arrêter. Rien ne sera conclu de part et d'autres parce que la première victime est la vérité et personne ne la trouve. Un an plus tard, un tireur d'élite de Blackwater tire du toit du ministère de la Justice irakienne, tuant trois gardes du corps irakiens mais pas le ministre de la justice. Aucune explication. Aucune accusation. Un accident de voiture, la même année, fait entrer en collision une voiture conduite par des contractuels de Blackwater (contrats signés par qui et pourquoi?) et un Humvee de l'armée des États-Unis aussi. Comme ses gens vivent parfois dans un monde parallèle, les soldats de Blackwater ont forcé leur collègues à se coucher au sol à la pointe d'un fusil (!?!) pendant qu'on démêlait le quoi du pourquoi de l'accident. Blackwater semble vivre d'un souffle de complexe de supériorité.
Le 24 décembre 2006, Andrew J.Moonen, intoxiqué à l'alcool de Noël, tue la garde du corps du vice président irakien. Sans explication claire. Il sera limogé de Blackwater, mais continue de travailler pour les services de défense des États-Unis sans être inquiéter de quoi que ce soit. Même si tout le monde le sait assassin, et limogé de Blackwater pour avoir violé "la politique d'utilisation d'armes à feu croisée avec la consommation d'alcool". Pas pour avoir vraiment assassiner.
Le 23 janvier suivant, un hélicoptère transportant 5 "gardiens de sécurité" de Blackwater est abattu et crash au sol. Tous mourront, mais 4 d'entre eux seront morts d'une balle derrière la tête.
En mai 2007, la tension ne fait qu'escalader entre les irakiens et les parasites des États-Unis. Ceux-ci échangent des coups de feu avec les milices irakiennes qui ne sont pas complètement pures non plus. Mais les documents fuités par Julian Assange en 2010 confirment que les abus de Blackwater, tuant de trop nombreux civils pour des raisons banales sont très nombreux, mais toujours cachés et jamais rendus publics. Sauf par Julian. Qu'on fera souffrir pour le reste de ses jours pour avoir exposé le ripoux des É-U.
Arrive le 16 septembre 2007, où un camion explose tout près d'un endroit où des officiels des États-Unis et de l'Irak se réunissent. On demande à une équipe de Blackwater de gérer une évacuation des lieux, mais ça se transforme en tuerie de masse quand une voiture, ne comprenant pas qu'elle doit s'arrêter ou changer de direction, se fait tirer dessus, tuant le chauffeur, qui, par défaut, continue de rouler vers l'équipe de Blackwater. On tue la mère du conducteur à ses côtés et le policier irakien qui tente de freiner la voiture qui roule vers les gars de Blackwater mais qui a un conducteur mort au volant. On assassine 12 autres civils aveuglément. Comme dans un jeu vidéo.
On lancera une grenade dans la voiture contenant le chauffeur et sa mère, ce qui donne l'impression qu'on veut cacher une bourde. On ment ensuite sur la séquence des évènements, ce qui confirme la bourde. Un membre de Blackwater confirme que les tirs ont cessé quand celui-ci a pointé son arme sur ses collègues afin de leur ordonner de cesser de tirer.
Blackwater cessera ses activités en Irak après cet incident. Enfin...ils se costument différemment. Ils deviennent Academi.
Les soldats Dustin Heard, Evan Liberty, Nicholas Slatten et Paul Slough seront condamnés à la prison pour crime de guerre. Slatten obtient la prison à vie. Les trois autres, 30 ans.
Le 22 décembre dernier, l'abject ancien président, le second président de couleur des États-Unis (orange, celui-là) mais le premier ouvertement criminel, le même qui pardonnera les crapules Paul Manafort et Roger Stone, pardonne les 4 anciens soldats.
Evan Liberty dit fièrement qu'il ne regrette aucunement tout ce qu'il a fait 13 ans avant. Disant avoir agi tout à fait correctement.
Hostilités pleine bouteille pour Noël.