Aujourd’hui, le site publie cet hommage de Michel Collot et propose simultanément des textes de Pierre Chappuis dans l'anthologie permanente de ce jour. Une très grand partie de l'œuvre du poète a été publiée aux éditions Corti.
Pierre Chappuis s’est éteint à Neuchâtel le 22 décembre dernier, à l’âge de 90 ans. Auteur d’une œuvre considérable, publiée pour l’essentiel chez José Corti, il a été un passeur entre la poésie romande et la poésie française, proche d’André du Bouchet, de Jacques Dupin, de Michel Leiris et de Gérard Macé, comme d’Anne Perrier, Pierre Voélin, Frédéric Vandelère ou Pierre-Alain Tâche. Pendant plus d’un demi-siècle, il est resté fidèle à une poésie sobre et rigoureuse, faisant une large place aux blancs et aux silences, mais ouverte aux paysages, animée d’une musicalité subtile et d’une émotion contenue. Elle est accompagnée d'une réflexion exigeante et d'une attention critique aiguisée aux écritures contemporaines.
Affaibli par la maladie, Pierre Chappuis a consacré ses dernières forces à refermer la boucle de son itinéraire poétique, en réécrivant certains poèmes de son premier recueil (Ma femme ô mon tombeau, paru en 1969) pour les insérer dans un nouvel ensemble et les compléter par des textes récents, écrits après la mort de son épouse. D’un bout à l’autre de son œuvre, face au pressentiment d’une disparition toujours imminente, comme face à l’épreuve du deuil le plus cruel, la poésie apparaît seule capable de rendre notre « nuit moins profonde », en faisant du vide une source de vie, une « échancrure » qui ouvre le poème à « l’espace que rien ne borne ». Sentant venir la fin, Pierre Chappuis a voulu ainsi réitérer l’affirmation qu’il avait placée au seuil de son parcours poétique :
Mon tombeau, ma vie, j’avance en toi de silence en silence dans ton sommeil ou dans ton mal jusqu’à la rutilance enfin d’une promesse.
Michel Collot
Présence de Pierre Chappuis dans Poezibao
extrait 1, « notes sur la poésie », Comme un léger sommeil (par Antoine Emaz), ext. 2, ext. 3, Muettes émergences (par A. Emaz), [Note de lecture] Pierre Chappuis, "Entailles", Par Michaël Bishop, (anthologie permanente) Pierre Chappuis, (note de lecture) Pierre Chappuis, "Dans la lumière sourde de ce jardin", par Laurent Albarracin, (En voix), Antonio Rodriguez, Eric Sautou, Pierre Chappuis et Richard Pietrass, (Brèves de lecture) Luc Bénazet, Serge Pey, Pierre Chappuis (par Camille Brantes, Antoine Emaz et Laurent Albarracin), (Notes sur la création) Pierre Chappuis, "Battre le briquet", (Note de lecture) Pierre Chappuis, "battre le briquet" précédé de "ligatures", par Antoine Emaz, (Notes sur la création) Pierre Chappuis, "battre le briquet"