Philippe d’Iribarne (La logique de l'honneur) « une société d’ordres doit se frayer un chemin entre le Charybde d’un pouvoir trop faible et le Scylla d’un pouvoir écrasant. Elle ne peut le faire que si, guidé par son propre honneur, le prince remplit le rôle que pareille forme de société lui demande de tenir ; s’il respecte les droits et honneurs de chaque corps et le met sans faiblesse face à ses devoirs quand il tendrait à les oublier; s’il est arbitre entre les groupes, d’autant plus révéré et respecté qu’il n’intervient que lorsque ceux-ci ont été incapables de s’entendre et le fait ainsi de pleine autorité ».
Il reprend la "logique de l'honneur", qui, selon Montesquieu, est le propre de la monarchie. Cela a plusieurs conséquences (les 3 premières reprennent la citation précédente) :
- Pouvoir trop fort. Quel que soit le pouvoir de qui que ce soit, il ne peut l'exercer contre le sens de l'honneur de quelqu'un, sans produire une révolte.
- Pouvoir trop faible. La France "tourne mal" lorsque le gouvernant laisse ses administrés déroger à leur honneur. (Ce qui est probablement d'autant plus tentant, que cet honneur est exigeant, donc difficile à respecter, et que le Français manque de sens pratique.)
- Bon pouvoir. "L'honneur" du gouvernant (ou du dirigeant) digne de ce nom est de comprendre le sens de l'honneur de ses administrés, et de le leur rappeler quand ils s'en écartent.
- J'ajoute, le pouvoir innovant*. C'est le pouvoir auquel nous sommes habitués. Il agit "par en dessous", pour éviter la résistance à ses idées. D'où révolte, lorsque le Français découvre les résultats de la manipulation (sans généralement en comprendre la cause), et reculade (déversement de fonds publics, principe de précaution...).
*Innovation au sens du sociologie Robert Merton, c'est chercher à atteindre les objectifs que nous fixe la société, sans utiliser les moyens légaux.