Adieu 2020, une année quittée sans regrets malgré toutes les incitations invitant à préparer le monde d'après. Ce monde d'après que Michel Houellebecq imagine le même que celui d'avant, en pire.
Comment le contredire ?Peut-être en s'attachant avec entêtement aux joies et bonheurs infimes, en acceptant les difficultés sans s'y résigner, en gardant dans un coin de notre tête nos libertés individuelles et collectives chèrement acquises par nos ainés, en s'émerveillant du rythme des saisons et en se rapprochant à notre modeste niveau de la nature. Une nature dont nous avons le devoir de prendre soin sans sombrer dans le dogmatisme ultra-vert et les injonctions permanentes toujours plus liberticides qui nous épient et nous empêchent si nous n'y prenons pas garde.
J'aime me souvenir d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. L'amour en ce temps-là se grisait d'aventures démasquées et l'odeur entêtante du lilas n'était pas altérée par un quelconque bâillon sur le museau. Je nous souhaite des nuits blanches au rythme d'une hanche pour envoyer valser la litanie des attestations. Je nous souhaite des écrans noirs, des librairies gorgées de grappes de romance et de savoir, des planches brûlantes foulées par des acteurs passionnés. Je nous souhaite des fresques du Caravage à s'en brûler la rétine et le sourire de la Joconde pour affronter demain. Je nous souhaite des éternuements, des fous-rires et des bâillements impolis. Je nous souhaite le plus beau des virus : celui de la liberté reconquise. Nous avons le devoir de nous y consacrer.
Avec toute mon amitié.
Astrid Manfredi, copyright tous droits réservés le 05 janvier 2021.
Un peu de musique ...