Ca y est nous y sommes, Benoît Jardin sera là ce soir pour assurer la dernière permanence de la saison, last but not least. La météo s'y prêtant bien, j'imagine assez bien la rue de Monts en foule, un verre de noble chenin ou d'authentique pineau ...a
Ca y est nous y sommes, Benoît Jardin sera là ce soir pour assurer la dernière permanence de la saison, last but not least. La météo s'y prêtant bien, j'imagine assez bien la rue de Monts en foule, un verre de noble chenin ou d'authentique pineau d'Aunis dans chaque main.
D'ailleurs, le pineau d'Aunis, qui trouve ses origines en Saintonge, fut dans la période précédant le phylloxéra le cépage rouge emblématique de la Touraine viticole. Ce n'est qu'au moment de replanter, vers la fin du 19ème siècle, qu'il fût remplacé par l'actuel "breton", ou cabernet franc, et contingenté comme un lépreux à la seule Touraine septentrionale, pour constituer la base des appellations Coteaux du Loir et Coteaux du Vendômois (on trouve aussi de l'Aunis en Loir-et-Cher, où il sert majoritairement à faire du rosé).
Il est souvent boudé par les amateurs, qui lui trouvent, fréquemment à raison, un caractère très acide. Mais d'une part ce n'est vrai que lorsqu'il est contraint à de forts rendements, et d'autre part cette acidité peut être un régal lorsqu'elle se veut vectrice de fraîcheur et d'équilibre. On dit souvent qu'un cépage ne s'exprime jamais aussi bien que dans sa limite nord de plantation (prenez l'exmple de la syrah en Côte Rôtie, ou du chardonnay de la Côte des Blancs en Champagne), à la condition qu'un soin exemplaire lui soit prodigué.
Notre ami Benoît Jardin n'a d'autre préoccupation que d'agir "dans le sens de la plante", et la culture biologique lui sert de base de travail pour chouchouter ses vignes, parfois très vieilles.
Je vous invite à venir ce soir, car il fait partie de ces vignerons qui laissent une marque identitaire forte sur un vignoble méconnu car trop petit pour inonder les marchés, et il faut l'encourager. Merci!
J'en profite pour un petit rappel au sujet du Nocturne précédent avec Frantz Saumon vigneron à Husseau et Marion du collectif tourangeau anti OGM, j'ai beaucoup apprécié de voir que le débat est localement aussi sur la table, qu'il existe des gens prêts à faire le déplacement d'assez loin pour mettre un visage sur la contestation, tenter de comprendre ce qui la motive, donc juste merci. Pour preuve, tout le rosé des Faucheurs est parti, pourtant 72 bouteilles en quelques 3 heurs de temps! Sans passer par ma caisse je le rappelle, je sais cesser d'être commerçant et continuer à être citoyen ;-)
Chaque jour je me rends compte qu'en étant simple boutiquier j'ai déjà beaucoup de pouvoir, dont celui de ne pas dire à tous mes clients que je suis d'accord avec eux. Etonnamment, ils reviennent, et le débat se prolonge sur d'autres choses, sans animosité, avec sincérité et franchise. C'est toujours comme ça que la confiance s'établit, non?