Le silence est l'ornement de mes vieux jours
au temps des marées égales où les courants
se caressent sans même murmurer aucun secret.
Elle surgit en aubaine, le bout des mèches rousses
et brulées, toutes de brocards flamboyant.
Elle se penche, la face en regard des eaux miroitantes,
la main effleure le reflet de la lune ombrageuse
prise dans les mouvements d'une masse immobile.
Où se cache-t-il le nouveau, l'imprévu
des cycles scintillants du monde
repliant ses doigts dans l'horizon sans dimension ?
Je m'y allonge au plus long de ses bras de cendre,
couvertures d'une braise imprévisible,
éclatante au moindre expir du vent.
Et voilà que, pourtant, je ne suis plus porté,
je pose le bout de mes index sur ses ongles nacrés,
j'éteins ces chatoyeuses lampes à la vue
de ce que nul jamais ne verra.
L'orbe blanche se cache dans l'écume
et une nuit nouvelle m'enveloppe.