Pour que même l’oreille n’entende pas
La terre dort à ciel ouvert et dans ma tête
se prolonge avec les rigueurs d’asphodèles
J’ai repeuplé quelques déserts beaucoup marché
Alors je gis dans ma fatigue et dans ma joie
Ces varechs jetés par les lames des étés
Dans des pays des morceaux de moi font semence
et donnent – surgeons de ma tendresse – de telles
Oasis que les jours sont des vergers en fête
Où l’homme boit une vigueur amniotique
Le bonheur tombe dans le domaine public
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Anna Gréki (1931-1966) – Juste au-dessus du silence (Terrasses, 2020) – Traduit de l’arabe par Lamis Saidi.