Nous aurons souvenance des rizières sans âge
Où se mirent , tutélaires, les bleues montagnes,
Des plants de riz s'agitent en signe d'accueil
vers les nuées de passage,
Des volutes montant de la pipe des vieillards,
Des ailes d'hirondelles cisaillant l'air du soir,
Du soudain silence qu'intimèrent les enfants
à la recherche des grillons...
Leurs oreilles, absorbées, n'entendirent point
L'appel de leur mère dont la robe écrue
Déjà se noyait dans le couchant. Seule la lune
unissait les rêves humains.
François Cheng : extrait de " Entretiens avec Françoise Siri. " Albin-Michel, 2015 Du même auteur, dans Le Lecturamak :