Mon amour, quel bonheur ce sera de te revoir, d'entendre chanter tes voyelles, mon amour. Viens à la gare, car voici ce qui est arrivé (mais surtout ne te fâche pas), je n'arrive pas à me souvenir (pour l'amour de Dieu ne te fâche pas !) je n'arrive pas à me souvenir (tu me promets que tu ne te fâcheras pas ?), je n'arrive pas à me souvenir de ton numéro de téléphone !!! je me souviens qu'il y avait dedans un sept, mais ensuite... ?
[...]
Je t'embrasse, mon amour, profondément, jusqu'à en perdre connaissance, j'attends ta lettre, je t'aime, je me déplace avec précaution pour ne pas te casser, pour ne pas rompre le délicieux tintement de cristal que tu fais retentir en moi...
Berlin, 1924
Vladimir Nabokov, Lettre à sa femme Vera
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