Quelle année nous venons de vivre, à tous points de vue. Effondrement du marché dans un premier temps, suivi d'un très fort rebond, confinement, télétravail, gosses à la maison, restaurants fermés-ouverts-fermés-ouverts-fermés... Masques partout et en quasi-permanence, gel hydroalcoolique, fin des accolades et serrages de main, tenue à distance, explosion des heures de travail pour certaines professions, à l'inverse chômage partiel ou total pour d'autres, le tout dans un climat de parano permanent. Dire que tout ça nous est tombé dessus en l'espace de quelques semaines. Il y a un an personne n'avait entendu parler de ce fichu virus (à part dans les hautes sphères chinoises). N'oublions pas non plus les élections américaines, avec un Trump devenant de plus en plus fou au fil des mois.
Je tire malgré tout un bilan positif du portefeuille déterminant durant cette année si particulière. Rappelons que son objectif est d'assurer la meilleure performance possible, tout en préservant la volatilité, afin de permettre l'atteinte de l'indépendance dans les meilleurs délais et un taux de prélèvement maximal lors de la phase de retrait.
L'effondrement des marchés
Le portefeuille s'est dans un premier temps relativement bien comporté par rapport au marché durant la phase d'effondrement des cours boursiers. Grâce à la stratégie de protection du capital et à la diversification des actifs, via l'immobilier, l'or et des obligations gouvernementales de longue maturité, la perte durant le krach a été limitée à une dizaine de pourcents. Le marché suisse, pourtant défensif, chutait dans le même temps d'une vingtaine de pourcents et le marché US de 30%.
Le rebond
Par la suite le marché suisse a fortement rebondi durant deux mois, rattrapant le portefeuille déterminant, avant de faire plus ou moins jeu égal avec lui le reste de l'année. Le marché américain, parti de très bas a en revanche continué sa course folle tout le reste de l'année, battant en apparence mon portefeuille et l'indice helvétique. Toutefois, ceci s'est fait au prix d'une dévalorisation de plus de 8% du dollar vis-à-vis du franc suisse.
On se retrouve donc dans la réalité avec une performance américaine quasi égale au marché suisse, avec des valorisations de plus en plus extrêmes. Le PE Schiller Ratio a actuellement dépassé celui du Black Tuesday et le Buffet Ratio est carrément à ses plus hauts historiques.
Difficile d'interpréter la performance
Finalement, mon portefeuille a perdu 0.35% en 2020, ce qui est correct étant donné les circonstances. Toutefois, c'est moins bien que le marché, avec un Swiss Performance Index qui termine à +3.7%.
Il convient cependant de voir à quel prix s'est fait le résultat de ce dernier. Comme mentionné ci-dessus, la bourse se situe à des niveaux de valorisation très importants. Les banques centrales et les gouvernements ont dû agir simultanément pour sauver la baraque. Le chômage et la dette ont explosé dans tous les pays.
Notons également que si les indices américains et suisses ont fait aussi bien c'est qu'ils ont été aidés par les valeurs technologiques et par les pharmas. L'indice STOXX Europe 50, qui regroupe les 50 plus grosses capitalisations européennes, a par exemple chuté de près de -8% durant 2020.
Volatilité : le portefeuille tient ses promesses
L'autre aspect à prendre en compte, c'est la volatilité. Tel que nous l'avons évoqué plus haut, celle-ci a été extrême durant le premier semestre. La volatilité est préjudiciable à la fois par rapport au délai pour atteindre l'indépendance financière, mais aussi par rapport au taux de prélèvement possible lorsque celle-ci est atteinte (cf. e-book).
Comme on peut le constater ci-dessous, la volatilité a été très importante sur le marché durant le premier semestre. Elle a été bien plus importante que celle de mon portefeuille, et ce même durant le second semestre. Le SPI a traversé ainsi un très mauvais mois d'octobre (en plus de celui de mars), chutant de 6%, alors que le portefeuille limitait les dégâts, avec -1.26%.
La volatilité mensuelle du portefeuille sur toute l'année s'est située à cinq points de pourcentage en dessous de celle du marché. L'écart aurait été encore bien plus significatif avec des données journalières, le mois de mars ayant été terrible de ce point de vue pour la bourse.
Perspectives réjouissantes au deuxième semestre
On voit que depuis le mois d'avril le marché suisse et mon portefeuille jouent au chat et à la souris. Leurs performances respectives se tiennent dans un mouchoir de poche, mais avec une progression nettement plus régulière pour le portefeuille déterminant. Il y a encore quelques jours leurs performances sur toute l'année étaient identiques. C'est un très bon résultat, surtout qu'il comptait plus d'un tiers de cash jusqu'à ce jour !
Ceci signifie que la baisse de régime par rapport aux indices s'est faite paradoxalement durant le premier semestre, comme je le mentionnais durant mon premier bilan intermédiaire. Je disais alors :
...dans un marché en situation de bulle comme c'est le cas actuellement, le seul moyen de le battre, c'est de jouer à encore plus fou que lui, c'est à dire spéculer, en jouant avec l'effet de levier ou en achetant des titres risqués et/ou encore plus survalorisés. Le fait que le marché ait perdu un quart de sa valeur en quatre semaines nous rappelle que ses fondations n'étaient pas solides avant la crise. Elles le sont d'autant moins à présent.
Ajustements pour 2021
Une autre explication de cette relative sous-performance du portefeuille par rapport au marché réside dans un de ses critères de fonctionnement, comme je l'expliquais récemment dans la partie membres du forum. Certains signaux fonctionnaient jusqu'ici en effet de manière exclusivement binaire par rapport au niveau de valorisation des actifs. J'ai corrigé ceci pour 2021 afin de tout de même bénéficier de l'effet momentum, tout en ajustant par rapport au risque lié à la valorisation.
Performance historique et potentiel
Depuis le lancement du portefeuille en 2010, cela donne une performance annuelle moyenne de 8.9%, contre 8.1% pour le SPI. Mon portefeuille dénombrait jusqu'au 31.12.2020 une quinzaine de positions, avec encore un gros tiers de cash comme mentionné ci-dessus. Le potentiel de progression est donc très important.
Revenus
En 2020, CHF 11'200 de revenus bruts ont été générés par le portefeuille. C'est près de la moitié par rapport à l'année dernière, qui constituait un record. Il faut dire qu'en 2020 la part d'actifs offrant pas ou peu de revenus a été très importante, du fait de la réallocation du portefeuille.
Ceci ne constitue pas un problème. En effet, comme je l'explique dans mon e-book, je ne compterai désormais plus exclusivement sur les dividendes durant la phase de retrait, mais aussi sur des prélèvements du capital. Par ailleurs, cette situation est provisoire et je ne doute pas un instant que les revenus reprendront l'ascenseur très rapidement. Et puis je paierai moins d'impôts pour cette année, ce qui est toujours bon à prendre.
Indépendance financière
Ce changement d'approche, avec prélèvement du capital associé aux revenus, fait que je suis capable désormais de devenir totalement financièrement indépendant, grâce aux placements boursiers que j'évoque ici, mais aussi aux revenus que je tire de l'immobilier. Afin de franchir le cap, j'ai encore besoin pour ma tête de finaliser mon projet de petite activité accessoire indépendante. Si tout va bien, je tirerai définitivement la prise avec le salariat en 2021.
En attendant, à toutes et à tous, je souhaite une excellente année et bonne bourse.
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