L’Antéchrist du Capital, un dysangile pour le temps présent, de Sylvain Martin, publié dans La correction (éd. Le dernier télégramme)
L’auteur de ce texte donne à lire « la pensée de Nietzsche sur le christianisme comme une critique du capitalisme ; et, de l’autre, la pensée de Marx sur le capitalisme comme une critique du phénomène religieux ». L’argent aurait pris la place de Dieu. Est-ce bien vrai ? « Dieu est toujours là. L’argent aussi ». Jésus dit : » Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent ». Et, en ce qui concerne la monnaie (qui portait le portrait de César) : « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Pourtant, la lecture parallèle de Nietzsche et de Marx montre à quel point l’argent, la valeur, la richesse sont toujours à l’oeuvre, jusqu’à la corruption. Et que « nous sommes les victimes des bourreaux que nous sommes devenus. Consommés par notre consommation ». Nietzsche va jusqu’à observer que le mot signifiant faute en allemand se dit Schuld, concept fondamental de la morale, et que ce mot, au pluriel, Schulden, devient dettes. « Dit d’une autre manière : le peuple a beaucoup péché, mais maintenant il faut faire acte de contrition, il faut réparer la faute ». Et le chemin est court entre la foi et le fiduciaire, comme entre ces deux autres mots : croire et crédit...