Les heures silencieuses, Gaëlle Josse

Par Antigone

Ce livre n’est pas mon premier roman de Gaëlle Josse. J’ai déjà lu d’elle Le dernier gardien d’Ellis Island, Un été à quatre mains, L’ombre de nos nuits et Une femme en contre-jour.  J’ai même eu la chance de la rencontrer. Le moins que l’on puisse dire est que Gaëlle Josse n’a pas son pareil pour inventer une histoire à partir de peu de choses, ici le tableau de la couverture, Intérieur avec femme à l’Epinette de Emmanuel de Witte… Nous sommes à Delft, en novembre 1667. Magdalena tient son journal. Elle évoque son présent, avec son époux, qui a commandé le tableau, mais aussi ses enfants. Régulièrement, ils se retrouvent en famille pour faire de la musique, mais l’occupation de la maisonnée, et leur source de revenus principal, ce sont les bateaux de la Compagnie des Indes Orientales. Lorsqu’elle était jeune, elle suivait d’ailleurs son père un peu partout sur le port, puis elle est devenue femme, et tout a changé. Elle revient dans son journal, sur un lourd secret qui a marqué son enfance, mais aussi sur ses tristesses et ses joies de mère et d’épouse. Sa seule rébellion est cette volonté qu’elle exprime via ce tableau, celle de rester de dos. Si vous aimez Gaëlle Josse, vous retrouverez dans ce livre l’écriture fine, lumineuse et musicale qui la caractérise ainsi que tout le déploiement de son imagination délicate. C’est un tout petit livre, d’un peu moins de 100 pages, mais qui ouvre une large fenêtre sur l’histoire inventée d’un tableau et qui nous donne l’impression d’avoir été le contempler dans un musée et d’être par magie rentré dedans.

Editions J’ai lu – janvier 2011

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…