À La Recherche Du Temps Perdu*********************************The Fall of the House of Usher d'Edgar Allen Poe

Publié le 29 décembre 2020 par Hunterjones

 Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parle de l'une de mes trois immenses passions: La Littérature. 

Lire c'est accepter de plonger dans un autre univers que le sien. C'est s'ouvrir sur de nouveaux horizons. C'est approfondir curiosités et apprentissages. C'est comprendre et se comprendre. Moi qui suis traducteur, je n'ai pas toujours l'impression de travailler quand je lis. C'est un prolongement des mes poumons. Lire c'est apprendre parfois à respirer différemment.


Et respirer, c'est vivre. 

THE FALL OF THE HOUSE OF USHER d'EDGAR ALLEN POE

Cette courte nouvelle gothique du maître Edgar est assez fameuse. 

Roderick Usher fait appel à son unique "ami" (ils ne se connaissent pas tant), qui sera notre narrateur dont nous sommes forcés de suivre le développement intellectuel et psychique. Le mystère, l'irrationnel, l'angoisse baignent le récit. Roderick se meurt d'une maladie non expliquée. Sa soeur jumelle, Madeleine, aussi. Le premier personnage qui nous est présenté est cette maison d'où on aperçoit, de l'extérieur, une fissure sur le toit. On découvre au même rythme que le narrateur. Ce qui est payant pour l'histoire. Rien n'est gratuit. Tout ce qui nous est révélé aura un impact sur la suite des choses. 


Et pourtant, assez peu se produit. Rien ne survient vraiment. Sinon un certain dépérissement. Comme un fruit qu'on regarderait moisir. Assez fascinant. On se sent piégé comme le narrateur semble aussi l'être parmi les deux derniers Usher de la lignée familiale.  

On suppose que l'histoire aurait été inspirée du premier magasin de livres de Boston, dont les premières copies de livres, dans les 13 colonies, étaient imprimées, publiées et vendues par Hezekiah Usher. Cette maison, construite en 1640, a été détruite en 1830 et on aurait trouvé au sous-sol deux amoureux, un marin cocufiant le propriétaire des lieux, enlacé dans les bras de la femme de ce dernier; Enterrés tous deux vivants, avant la démolition, lorsque le secret de leur liaison avait été éventé. Le livre de Poe est publié 9 ans plus tard. 

On dit aussi que les gens qui s'occupaient des enfants Poe, (d'Edgar, enfant) étaient des "Usher", Luke et Mrs. Usher, quand la propre mère d'Edgar souffrait de maladie. 


Plus près de la vérité est l'influence du récit venant largement de l'auteur Allemand E.T.A Hoffman, dont Poe était très inspiré, et de son histoire Das Majorat, publiée 20 ans plus tôt. Dans les deux histoires, on entre dans une nouvelle maison, il y a des sons étranges dans la nuit, il y a une histoire dans l'histoire dans chaque texte, et les propriétaires de maison sont tous deux nommés Roderick (L'Allemand, Roderich). 
Poe écrit ici sous le principe de l'absolu.  Son texte est écrit comme si il avait été rédigé sous l'effet des opiacés. Poe était un grand consommateur de toxicités et c'est un peu ce qui l'a achevé à seulement 40 ans. 

L'affaissement moral de l'auteur, qui décède 10 ans plus tard, est en trame de fond toute l'histoire. Avec cette faille dans le toit dès le début, avec l'étouffement du salon jusqu'au appartements et aux donjons, sans oublier le tombeau. 


Comme il y a peu de péripéties, le tumulte et le discours intérieur sont importants. 

On a une large impression de nulle part et de rien qui nous fera croire qu'on vient de vivre un épisode de vie parallèle. 

Et au final, peut-on complètement faire confiance à ce narrateur duquel nous sommes otages de la vision?

Sinistre, abordant la folie, touchant l'isolement, la métaphysique des identités. 

2020 était affaissant.

Lecture dans le ton.