Ok, on pourrait se lamenter à l'infini sur cette année 2020. Mais est-ce que cela changerait les choses ? Bien évidemment, non. Alors autant regarder devant... et parce que la bouteille est toujours à moitié pleine, mon bilan de cette étrange année 2020 bientôt écoulée ne sera que positif. Voici mes coups de coeur 2020, sans aucune hiérarchie.
Mon cercle de jeu de 1 km
C’est un des (nombreux) paradoxes de cette année. Parce qu’il faut toujours essayer de trouver du positif dans ce qui, au premier regard, ne semble pourtant que négatif, le premier confinement m’a permis de partir à la découverte de mon cercle de jeu réduit à un rayon de 1 km. Des footings quasi quotidiens dans des rues que je connaissais certes, mais que je me contentais d'emprunter sans lever la tête alors que je suis arrivé à Saint-Germain-en-Laye il y a maintenant six ans. Le « jeu » fut de profiter de ces footings confinés pour découvrir la riche histoire de l’intérieur de ce cercle. En journalisme, on parle « d’angler » un sujet (lui donner un angle). Eh bien, j’ai voulu angler mes entraînements. Dans notre ville royale, longtemps demeure des rois de France jusqu’à ce que Louis XIV décide d’aller construire sa petite bicoque à Versailles, l’histoire est présente à chaque foulée, dès que l’on prend le temps de lever la tête… et de faire un peu de recherches. Le confinement m’aura au moins offert le plaisir de ces découvertes et celui de les partager sur mon blog à travers quelques textes (toujours disponibles sur les archives du mois de mai - ci-contre, à gauche).
Séverine – Je Suis Une coach
Je n’ai pas fait de classement dans ces coups de cœur (pourquoi vouloir toujours hiérarchiser et classer ?). Mais s’il en existait un, nul doute qu’elle serait sur le podium. Sur les conseils d’une amie, j’ai découvert le compte Instagram @jesuisunecoach lors du premier confinement. Chaque jour, une séance de sport proposée par Séverine, coach diplômée. En quelques jours seulement, ce rendez-vous quotidien est devenu un repère dans ces journées qui n’en finissaient plus. Une respiration, une promesse d’énergie, de sourires et de bienveillance. J’ai la sensation, voire la prétention, de plutôt bien connaître le sport et d’en avoir vu passer beaucoup depuis plus de trente ans d’immersion dans cet univers. Pourtant, j’avoue avoir été bluffé par Séverine. Bien sûr, il y a les conseils sportifs, toujours adaptés et accessibles quel que soit l’historique sportif de la personne. Mais il y a surtout un univers et un esprit loin du « no pain no gain » trop souvent mis en exergue par toutes celles et tous ceux qui se sont engouffrés dans le marché du sport (je ne juge pas, j’en fus un adepte dans ma folle et de plus en plus lointaine jeunesse). Avec Séverine, aucun jugement, juste la volonté d’offrir un bon moment. Un partage avec une évidente sincérité et beaucoup de sensibilité.
Après avoir acheté son ebook où elle explique toute sa philosophie et son approche du sport que je partage à 1000% (à l'exception de son rejet de la piscine), je me suis mis, depuis quelques semaines, aux cours Pilates. La découverte d’un nouveau monde où travailler les abdos n’est plus forcément synonyme de corvée et de souffrance. Alors pour tout ça, merci Séverine. (photo extraite du site jesuisunecoach.fr)
Les « même pas peur »
Il y a bien longtemps, j’étais abonné à un magazine qui s’appelait « Les nouveaux aventuriers ». Se lancer dans un nouvel univers peut parfois prendre la forme d’une aventure. Cette année, plusieurs personnes de mon entourage se sont parfois risquées dans le sport (ou un nouveau sport), ou pour certains, déjà habitués à la pratique sportive, se sont lancés dans des défis ou des courses avec la volonté d'aller voir au-delà de ce qu'ils imaginaient jusqu'à présent être leurs limites. Être le témoin de leur passion naissante, de leur enthousiasme et de leur volonté m’a ravi. Je pense à Nico, camarade du Millésime 69 de mon p’tit village marnais d’Athis, qui s’est mis à la course à pied et désormais au vélo, à Héloïse devenue acharnée du vélo, à Marine, ma pharmacienne convertie au triathlon, à Lorenza, finisheuse de son premier half-Ironman, à Auriane toute proche d’aller goûter à… l’Ironman, à F.-X., la voix du ski du Eurosport, reparti de loin en course à pied et qui, grâce à sa régularité et sa patience, se rapproche aujourd’hui des 5’20 au kil. Parce que je connais tous les bienfaits que le sport apporte, tant au niveau physique que moral et même parfois spirituel, je suis vraiment heureux pour eux. Quel que soit le niveau, quelles que soient les distances.
Les Yvelines
Avec plus de 10.000 km de vélo en 2020, j’ai eu l’occasion de sillonner tout mon département des Yvelines et d’en découvrir toute la diversité et la richesse. Bien sûr il y a eu mon petit délire du solstice d’été où je suis parti à l’heure du lever du soleil pour un tour cycliste des Yvelines de 250 bornes en allant faire le tour de tous les sites remarquables du département avant d’enchainer par 26 bornes de course à pied jusqu’au coucher du soleil. Mais il y eut aussi ma sortie en passant devant toutes les mairies des villes membres de l’organisme Seine-Saint-Germain ou encore la balade en traversant toutes les villes et villages de la Plaine de Versailles (110 bornes quand même). L’occasion de mêler sport et découverte de notre patrimoine et de notre histoire et surtout de prendre encore un peu plus conscience du privilège de vivre ici.
Les organisateurs
Ils se sont battus, n’ont jamais cessé de chercher des solutions aux problèmes qui chaque jour se multipliaient. Sans relâche, ils ont essayé de faire avec les incohérences des décisions gouvernementales ou préfectorales. Certains ont dû renoncer d’autres ont réussi l’impossible. Merci à tous les organisateurs d’événements sportifs d’avoir tout tenté, et pour certains d’avoir réussi à nous offrir une jolie parenthèse. Même si, comme je l’ai déjà expliqué sur ce blog, la pratique du sport reste ma principale source de motivation, bien plus que la performance pure, mettre un petit dossard de temps en temps est une belle occasion de partager un bon moment. Cette année, une fois ce maudit virus apparu, le Triathlon de Deauville (avec un doublé format long le samedi et distance olympique le dimanche), la Tremblaysienne (10 km course nature), le 5 km de natation de l’Ois’eau Libre furent les rares opportunités de prendre un départ. Merci. Dans un autre domaine, merci aussi à Sadri Fegaier qui a réussi à organiser de gros concours de saut d’obstacles à Grimaud, près de Saint-Tropez (au passage, merci à Grand Prix de m’avoir permis de commenter ces épreuves).
Confrères qui luttent pour survivre
Dire que la période de confinement fut compliquée pour la presse écrite est un doux euphémisme… ou plutôt un dur euphémisme. Je pense particulièrement à mes anciens collègues de L’Equipe confrontés à l’absence d’actualité sportive pendant de longues semaines. Malgré ce désert sportif, ils ont offert des journaux de grande qualité et ont su rester mobilisés pour leurs lecteurs. Je pense aussi à mes anciens confrères d’Equidia qui eux aussi ont « fait le job » avec un grand professionnalisme et un réel talent. D'autres ne renoncent pas à se lancer. Je pense à Distances +, site de trail qui nous vient du Canada mais qui s'est implanté depuis un peu plus d'un an en France. Une approche journalistique, la volonté de faire du bon boulot sans sombrer dans le "pute à clic", des valeurs auxquelles j'adhère pleinement et qui expliquent le plaisir que j'ai à collaborer occasionnellement avec la rédaction.
Même si j’ai écrit plus haut que je préférais voir les bonnes choses que les moyennes, je ne peux évoquer les médias sans penser à mes confrères aujourd’hui dans la difficulté. La presse écrite va mal, très mal. La presse sportive tv, va mal. Après 35 ans, le mensuel Triathlète a annoncé la fin de son aventure. D’autres ont connu les mêmes déboires. Au-delà du très médiatique fiasco de la chaine Téléfoot qui va laisser sur le carreau bon nombre de personnes (journalistes, techniciens etc.), les « restructurations », terme hypocrite s’il en est pour signifier « plan d’économies » ont frappé ou vont frapper RMC Sports (avec la fin notamment de l’équitation), BeIn, Eurosport. Bref les temps sont durs pour notre métier. Peut-être est-il temps, à titre personnel, de me poser les bonnes questions… ou plutôt de trouver les réponses aux questions que je me pose déjà depuis un bon moment.
Musique
Quatre albums de trois artistes dans ces coups de cœur de l’année. Découverte lors du concert du 14 juillet au pied de la Tour Eiffel puis lors d’un Grand Echiquier sur France 2, la voix de la soprano égyptienne Fatma Said m’a ensorcelé avec son répertoire où le classique se mêle à ses racines orientales. Dans un autre style, l’album de Vianey est aussi une petite pépite. Crush spécial pour « La fille du sud ». Et la grande bonne nouvelle de l’année, c’est le retour de Linda Lemay avec non pas un mais deux albums. Ses textes sont toujours aussi fins. Si vous ne connaissez pas, cherchez son titre « La centenaire ». Il date un peu mais c’est une pure merveille, pas très gai certes, mais pure merveille.
Les podcasts
Ils sont apparus il y a quelques années seulement dans le paysage médiatique mais se sont très vite installés parmi les incontournables. Mis un peu à toutes les sauces, certes, les podcasts font désormais partie des moyens de communication "tendance". En tant que simple auditeur, j’ai le plaisir d'apprécier notamment « Dans la tête d’un coureur ». Même si je ne suis pas un adepte des plans d’entraînement, le ton utilisé par Guillaume et Fred correspond parfaitement à ce que j’apprécie : convivialité, partage et franchise. Merci à eux (en espérant que « Dans la tête d’un triathlète » reprenne vie).
Et depuis deux mois, j’ai désormais le plaisir d’enregistrer pour Grand Prix, « Légendes cavalières » où je retrace les grandes heures de l’équitation. Au-delà du plaisir de découvrir un nouveau média et donc d'ajouter une petite corde supplémentaire à mon arc, quel bonheur de se replonger dans les archives. Merci donc à Vincent Goehrs et Sébastien Rouiller, de me faire confiance et de m’avoir confié cette mission.
Paris School of Sports
Cela fait longtemps que j’avais cette idée en tête. Plus qu’une idée, une envie. A ce stade de ma vie professionnelle, la transmission devient une évidence. A la dernière rentrée, j’ai eu le plaisir d’intégrer l’équipe d’intervenants de l’école Paris School of Sports. Mon module « Sport et médias », une douzaine d’heures d’enseignement à destination des premières et troisièmes années vise à expliquer aux étudiants les rapports entre le monde du sport et le monde des médias. Seul bémol : la frustration du « distanciel » (quel horrible mot). Si j’ai pu croiser mes deux classes de 1re année avant le reconfinement, je n’aurais jamais eu l’occasion de croiser mes 3e années. Juste des noms sur un écran d’ordinateur branché sur Teams. Néanmoins, j’adore ce nouvel aspect de ma vie professionnelle, cette transmission à la nouvelle génération. Parce que l’avenir appartient à ces jeunes et qu’il nous appartient de leur donner quelques clés en espérant qu’il en fassent bon usage.