Aux matins de son âme,
l'altitude des noces compte pour peu
dans l'étreinte de ses os courageux.
Tout en haut de la faille,
elle plane sur la plaine vide,
à la poursuite des horizons plus que vastes.
Et voici que la main de l'enfant se dépose sur la feuille.
Il n'y a que le silence pour donner plus.
Tout en haut de l'alpage,
là où l'herbe le rend à la rocaille,
les pierres sont assez muettes pour tout dire.
La marmotte même est incapable de l'entendre.
Alors, pauvres de ce viatique,
nous sommes passés à l'école du ressac,
moi sur les planches radoucies, elle sur le sable dur.
Les chiens entre deux, à creuser la fraîche.
La respiration marine apaise les mâchoires des hommes.
Les pattes plantées dans les générations oubliées,
les yeux fixés sur l'auréole de coton blanc,
le souffle du nourrisson au bas du ventre,
ils lui rendent un hommage mérité.
A dire vrai, la horde suit les salutations du soleil,
à l'aube des rousses souris aux serres paresseuses.
Les vapeurs tardent, intimidées par l'arc de ses pieds.
Les coquilles vides viennent baiser ses talons
entre les houles salées.
La lune s'est égarée sur son épaule,
prise dans ses filets murmurés.
Quand bien même, une mouette sautille
dans le labyrinthe intangible de ses songes.
Les gesticulations humaines s'évaporent
dans les lignes de l'étendue sableuse.
Les vagues vont s'éteindre en un scintillement croissant,
et ces étincelles vont mourir sur la ligne de fond.
L'arrangement se fait écho dans le ciel,
là où les nuées vont se perdre dans l'espace bleu nuit,
pupille des univers endiablés.
C'est là qu'elle a sa demeure,
élancée vers le zénith intense,
œil unique de tous les paysages.