Ces temps-ci j’enchaîne les « blockbusters », seule chose qui m’évade, qui m’empêche de penser à cette bagnole HS dont l’expertise s’avère compliquée, et la gestion d’une armoire dont le déménagement s’avère récalcitrant. Bref, je squatte donc les salles obscures pour oublier mon stress et parvenir un temps soit peu à me détendre. Efficace ou pas, au moins pendant 2h, je ne pense à rien…
Pour situer l’histoire : Batman aborde une phase décisive de sa guerre au crime. Avec l'aide du lieutenant de police Jim Gordon et du procureur Harvey Dent, Batman entreprend de démanteler les dernières organisations criminelles qui infestent les rues de sa ville. L'association s'avère efficace, mais le trio se heurte bientôt à un nouveau génie du crime qui répand la terreur et le chaos dans Gotham : le Joker...
Batman, jusqu’à il y a peu, je ne connaissais pas. J’en avais entendu parler à chaque sortie de film, évidemment. Je l’ai découvert après que Christian Bale a repris le rôle. Parce que Christian Bale, depuis le cultissime American Psycho, je l’adore. Quelques scènes palpitantes : la poursuite en Bat-moto; l'explosion de l'hôpital et l'humour souvent décalé...
Je dois dire qu’ici ce n’est pas Batman, pourtant, qui crève l’écran, mais celui dont la mort m’a tant bouleversée, je veux parler de Heath Ledger… Et dans ce dernier rôle qu’il a endossé, il est tout bonnement sensationnel… Les superlatifs me manquent, en vérité. Il a accompli ici une vraie performance et je crois que c’est peu de dire que c’est lui, et lui seul qui porte ce film. Je suppose aussi que le succès de sa sortie n’est pas étranger au fait qu’il s’agisse de son dernier rôle…
J’ai évidemment d'autant plus apprécié la VO. Parce qu’il joue beaucoup de sa voix pour donner vie et crédibilité à ce fou dangereux. A regarder ses mouvements de langues incontrôlés qui influencent jusqu’à son débit de parole, on dirait qu’il porte vraiment les cicatrices au coin de sa bouche. Sa carrure, sa façon de tour à tour boiter ou se tenir de toute sa hauteur, ou se voûter tout en regardant par en-dessous, ses rires sardoniques qui fusent sans raison, sa voix qui d’un seul coup s’emporte de colère, ou décroche vers les aigus puis vers les graves…
Bref, vous l’aurez compris, encore une fois, je l’ai aimé. C’est loin, très loin de l’émotion qu’il véhicule tout au long du film "Brokeback Mountain"… Mais ce Joker est terrifiant.
C’est bon, c’est même jouissif d’admirer pendant 2h une vraie performance…
On parle d’un Oscar à titre posthume, ce ne serait que mérité…
On ne voit que lui et il est tout simplement magnifique…