Les fractures du poignet sont l’une des pathologies les plus fréquentes en traumatologie. Elles surviennent lors de la chute avec réception sur la main.
Il existe plusieurs types de fractures du poignet, et l’une des plus connues se nomme la fracture Pouteau-Colles.
Qu’est ce qu’une fracture de Pouteau-Colles ?
Ce type de fracture est spécifique à l’extrémité distale du radius (os de l’avant bras). Le nom de cette fracture a été donné en mémoire du français Claude Pouteau qui a été le premier à la décrire, suivi par Abraham Colles (1773–1843), chirurgien Irlandais qui l’a décrite en 1814. Pouteau-Colles est actuellement le nom que les médecins utilisent pour décrire cette fracture.
La fracture Pouteau-Colles est décrite classiquement comme une fracture extra-articulaire avec une bascule postérieure, n’atteignant pas le cartilage articulaire du poignet, dont le trait de fracture siège à 2-3cm de la surface articulaire du radius distal.
Pourtant, on utilise souvent et abusivement le nom de fracture Pouteau-Colles, juste pour décrire une fracture du poignet. On vous a probablement déjà dit que vous avez une fracture Pouteau-Colles qui ne correspondait pas en réalité ou peu à la description de messieurs Pouteau et Colles il y a 200 ans.
Pas toutes les fractures du radius distal sont des fractures Pouteau-Colles
On entend souvent des patients et même des médecins utiliser le nom Pouteau-Colles pour toute fracture de l’extimité distale du radius. Ceci n’est pas juste, car il existe de nombreuses variations des fractures du poignet qui diffèrent par leur : siège, direction du trait, déplacement, … et Pouteau-Colles n’est qu’un type parmi tant d’autres.
Selon ma courte expérience, il est relativement rare de voir une vraie fracture Pouteau-Colles. Le plus souvent il s’agit d’une fracture de l’extimité distale du radius avec un ou plusieurs traits articulaires chez un sujet âgé, généralement une femme atteinte d’une ostéoporose (fragilité osseuse).
Soyez prévenu, si un jour vous quitterez le pavillon des urgences avec le diagnostic de fracture Pouteau-Colles, il est possible que ce diagnostic ne soit pas le plus exacte pour votre cas.
Comment traiter une fracture Pouteau-Colles
Le traitement de ce type de fractures est soit conservateur (mise en place d’une immobilisation plâtrée ou d’une résine) soit chirurgical (mise en place de matériel d’ostéosynthèse : broches, plaque visée…). Le choix dépend de plusieurs facteurs :
– liés au patient : l’âge, l’activité physique, l’état physiologique, le côté fracturé (main droite chez un droitier), …
– liés à la fracture : l’importance du déplacement, la comminution, la qualité de l’os (ostéoporose), …
En général,
. Lorsque la fracture est peu ou pas déplacée (fracture stable), absence de risque de déplacement secondaire des fragments osseux, c’est le traitement conservateur (orthopédique) qui est généralement choisi.
Ce traitement est également adopté lorsqu’il existe des contre-indications à la chirurgie.
Le traitement consiste à corriger la fracture (réduction) sous anesthésie locale et à mettre en place une immobilisation par un plâtre, ou encore mieux par une résine (légère et plus solide). L’appareil d’immobilisation doit laisser les doigts libres pour se mouvoir.
Il est maintenu jusqu’à consolidation de la fracture, en général après 45 jours. Le patient doit suivre des séances de rééducation après la libération du membre.
. Lorsque la réduction de la fracture ne peut être obtenue de manière satisfaisante ou que le risque de déplacement secondaire est important, un traitement chirurgical est recommandé.
Une chirurgie qui se fait sous anesthésie loco-régionale ou générale nécessitant une hospitalisation de 24 heures. Le chirurgien orthopédiste peut réaliser deux types de chirurgies :
– sans ouvrir la peau (à foyer fermé) : il fixe la fracture par des broches sous contrôle radiologique.
– à travers une incision cutanée (à foyer ouvert) : mise en place d’une plaque visée.
Quelques complications peuvent survenir comme : la perte de la réduction surtout en cas de traitement conservateur, la consolidation en mauvaise position (cal vicieux), et la survenue d’une algodystrophie.
Lire aussi :
. Traitement de la fracture de l’os scaphoïde
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