C’est trop facile ! Ils ne sont pas responsables des politiques qui nous divisent, ni de la corruption qui gangrène tous les secteurs, ni l’impunité de leurs auteurs, ni de la surfacturation des infrastructures ou des délais excessifs de leur réalisation.
Encore moins de la carence notoire des infrastructures partout: routes, rails, eau, électricité, logements, ports, aéroports, télécommunications. Ils ne sont pas coupables du fiasco de la CAN 2019 et du scandale financier associé, ni de la déconfiture de nos entreprises publiques ( Camairco, SNI, SNH, Camtel, Chantier naval, Arsel, Art, etc.) ou du financement des éléphants blancs ( port de Kribi, Tracteurs d’Ebolowa, usines de manioc de Sangmelima, Hydromekin, agropoles, etc. Ils ne nous empêchent pas de tenir un conseil des ministres hebdomadaire pour suivre la marche du pays; de suivre l’application des cahiers de charges afférents aux conventions de concessions de gestion des infrastructures publiques ( eau, électricité, rails).
Ils ne sont pas responsables de la dégradation continue de notre environnement des affaires, dissuasif pour les investissements étrangers et locaux; de la mise à mal du système bancaire avec la complicité des autorités, à travers des crédits laxistes qui ruinent les banques et l’épargne collective ; des opérations de blanchiment d’argent qui encouragent la corruption, le banditisme ainsi que l’insécurité locale et internationale. Ils ne sont pas coupables des dévoiements de nos institutions judiciaires, ni de la violation permanente des droits humains par les instances sécuritaires, ni des politiques publiques qui abandonnent les PME et les TPR; qui engendrent la misère, la pauvreté, les inégalités et les injustices. Ils ne nous empêchent si l’on veut résoudre la crise du NOSO de tenir un dialogue inclusif et sincère, au lieu de ruser. Tous ces échecs et défaillances sont dus à la nature du leadership politique et du système de gouvernance en place depuis des décennies. Ils s’aggraveront si on ne s’attaque à la racine du mal. Si nous ne savons pas l’admettre, nous ne pourrons jamais les corriger. Les incapables cherchent toujours des boucs-émissaires pour leurs échecs… »