Nous connaissions les talents de Marjane Satrapi en tant que scénariste et dessinatrice de BD. Les quatre tomes de Persépolis nous plongeaient avec humour et intelligence dans l'Iran des Mollahs. Il s'agissait d'une révolution sanglante, de la mise en place d'une dictature violente et arbitraire, de la guerre avec l'Irak puis de l'exile en Europe. Des sujets graves décrits avec la naïveté d'une gamine de dix ans.Ses BD sont un véritable hymne au rapprochement entre les citoyens du monde. Téhéran est certes situé à 6000 km de Paris, la majorité des iraniens ne partagent pas la même religion, ni la même langue, ni le même régime politique que nous. C'est un fait. Mais au fond, nous partageons les mêmes souhaits, les mêmes envies et les mêmes doutes. Seule la forme est parfois différente.
Marjane Satrapi: " Par le biais des médias, certaines populations sont transformées en notion abstraites, désincarnées. Notre rôle en tant qu'artistes, c'est de susciter de l'empathie chez le spectateur, qu'il puisse se dire:"ça aurait pu être moi". Je voulais montrer la vie quotidienne d'une famille en Iran pour incarner tous ces gens dont parlent les médias. Un peuple, c'est une notion abstraite. En parlant d'une personne en particulier, on a finalement plus de chances de tendre à l'universel."
Son film est tout aussi réussi que ces BD. Nous lui souhaitons un très grand succès !
Précipitez vous au cinéma !