La pandémie a créé un effet d’aubaine pour les licenciements boursiers. Sanofi ou Nokia, pour ne citer qu’elles, sont deux des entreprises qui ont profité de la crise pour sabrer violemment dans l’emploi.
La dérégulation, depuis la loi El Khomri et les textes libéraux quoi ont suivi ont contribué à priver l’inspection du travail de leviers d’action. Les partis de gauche, syndicats et de nombreuses associations alertent sur l’urgence d’interdire ces licenciements massifs, qui ne sont justifiés par aucune raison économique afin de limiter la crise sociale.
Les multinationales, qui abusent de ces pratiques pour conforter leurs actionnaires, sont aussi celles qui perçoivent les plus d’aides publiques, sans contrepartie. Ce sont encore elles, qui proportionnellement, payent le moins d’impôt sur les bénéfices
D’un côté, Nokia organise la non-rentabilité de sa branche française, touche chaque année des dizaines de millions d’euros de crédit d’impôt recherche, et délocalise un millier d’emplois français en Chine, Inde et Europe de l’Est. De l’autre les GAFAM, qui n’ont jamais été aussi riches, battent des records d’évasion fiscale. Outre l’interdiction des licenciements non économiquement justifiés, une taxe sur les géants du numérique est donc une urgence.
Une contribution exceptionnelle de 15% des entreprises du e-commerce « pourrait rapporter
1 milliard d’euros », selon le député PCF, Fabien Roussel, qui a récemment présenté cette proposition à l’Assemblée Nationale.
Cette taxe pourrait s’ajouter à une imposition plus juste des géants du numérique, basée sur l’activité réalisée sur les territoires.
P.M. – L’Humanité dimanche du 17 au 23 décembre 2020
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