Réalisateur visionnaire, véritable machine à chefs-d’œuvre, artiste capable de canaliser ses ambitions pour souvent accoucher de films inavouables, surprenants et stimulants, David Fincher est un génie de premier plan. L’un des rares, un peu comme Spielberg aujourd’hui, à fédérer dans un même élan le public et les critiques. Fincher qui vient d’ailleurs de sortir Mank, sur Netflix. L’occasion pour nous, après avoir digéré notre déception (relative), d’établir un classement, bien sûr suggestif, de tous ses films…
Alien3 (1992)
Un premier film réalisé dans un contexte compliqué. Un production chaotique dans tous les sens du terme. Une œuvre quoi qu’il en soit intéressante mais bien sûr imparfaite pour des débuts dans le cours des grands à n’en pas douter atypiques. Au final, Fincher en ressortira éreinté, au terme d’un tournage de 2 ans. Il finira d’ailleurs par désavouer cette suite. Heureusement, quelques années plus tard, Jean-Pierre Jeunet se chargera de faire pire…
Mank (2020)
Peut-être le film le plus personnel de David Fincher, qui a adapté un scénario de son père, racontant plus ou moins la genèse du Citizen Kane d’Orson Welles, en s’attardant sur le scénariste Herman Mankiewitz. Une œuvre complexe et exigeante, visuellement sublime et grandiose sur bien des plans, qui manque tout de même d’équilibre et peine à passionner sur la longueur. Fincher ayant eu le courage d’assumer jusqu’au bout ses parti-pris, quitte à donner l’impression d’être un peu passé à côté de son sujet. Notre critique ici.
The Game (1997)
Injustement considéré comme l’un des films les moins aboutis de son réalisateur, The Game se montre pourtant remarquable à plusieurs niveaux. Aussi innovant qu’audacieux, visuellement convainquant, ludique, passionnant et marquant, il n’a semble-t-il qu’un seul tort, qui au fond, l’a condamné : être sorti après Se7en.
L’Étrange Histoire de Benjamin Button (2008)
Un film unique en son genre, profond, touchant et esthétiquement exigeant. Une histoire d’amour pas comme les autres que Fincher est parvenu à sublimer sans tomber dans le ridicule, bien aidé par un casting de premier ordre, sur la même longueur d’onde que lui. Un long-métrage remarquable.
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Zodiac (2007)
La traque du mystérieux tueur du Zodiaque par Fincher… Pour beaucoup, il s’agit de son meilleur film. Pour d’autres, dont nous, vous l’aurez compris, Zodiac est tout de même un peu trop long et un peu trop bavard pour son propre bien. Mais oui, difficile de ne pas s’incliner devant cette force évocatrice, cette maîtrise parfaite de la mise en scène et cette direction d’acteurs qui parvient à exploiter, jusque dans leurs moindres subtilités, les performances de Jake Gyllenhaal, de Robert Downey Jr. (dans son meilleur rôle ?) et de Mark Ruffalo.
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Panic Room (2002)
Il est regrettable de voir que Panic Room, à l’instar de The Game, est aussi considéré comme l’un des maillons faibles de la filmographie de David Fincher. Dommage car si Panic Room est effectivement un pur thriller, il parvient sans problème, avec une flamboyance à souligner plusieurs fois, à exploiter tous les codes du genre sans jamais se prendre les pieds dans le tapis. Une espèce de brillant survival en huis-clos porté par la charismatique Jodie Foster. Et puis franchement, quelle réalisation…
Gone Girl (2014)
Encore une fois très à l’aise dans un registre qu’il maîtrise à la perfection, Fincher a sublimé le livre de Gillian Flynn. Un thriller glaçant, perturbant même, et totalement en phase avec son époque. Le genre de long-métrage auquel on pense longtemps après l’avoir vu… Notre critique ici.
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Millénium : Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes (2011)
Si la première version, avec Noomi Rapace, avait fait le choix de coller de près au roman, Fincher lui, a préféré donner dans l’interprétation. Le tout sans dénaturer l’essence du livre, il faut le préciser. Tendu, immersif, bénéficiant d’un montage parfait, plus profond que prévu et magnifiquement incarné, Millenium s’est au final imposé comme l’un des meilleurs films du genre des années 2010. On regrette d’ailleurs toujours que Fincher n’ait pas mis en scène la suite…
The Social Network (2010)
Du grand cinéma ! Bénéficiant de la prose aiguisée et inspirée d’un Aaron Sorkin au sommet de son art, épaulé par un casting en béton armé et pouvant compter sur un histoire lui permettent d’aborder avec audace des thématiques actuelles et passionnantes, David Fincher a tout simplement emballé ici l’un des chefs-d’œuvre les plus importants de récente mémoire. La chronique définitive de l’ère Facebook.
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Se7en (1995)
Une sorte de flamboyante revanche après les débuts catastrophiques d’Alien3. Se7en ou le thriller ultime. Le film qui a redéfini les contours d’un genre qui n’allait jamais s’en remettre, engendrant des dizaines de copycats moins inspirés (dont le film Copycat d’ailleurs). Se7en qui a aussi passé avec succès l’épreuve du temps, ne perdant pas de sa puissance malgré les années. Le fait de connaître la fin et la nature de son terrifiant twist n’amenuisant en rien sa portée. L’un des meilleurs films des années 90.
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Fight Club (1999)
Qui d’autre aurait pu tirer le meilleur d’un roman aussi génialement chaotique que Fight Club de Chuck Palaniuk ? Revenu de l’accueil tiède de The Game, Fincher attaque directement à la forge et livre un uppercut total. Fight Club, le grand film punk de la fin du XXème siècle. L’Orange Mécanique de son temps. Un chef-d’œuvre d’audace visuelle et de narration. Un film incroyable en tous points. Parfaitement insurpassable. D’ailleurs, ils sont peu à avoir essayé de s’y mesurer. Ceux qui ont tenté le coup ramassent encore leur dents…
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Après, que les choses soient claires, Fincher n’a jamais réalisé de mauvais films…
@ Gilles Rolland
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