la place du MENSONGE dans les affaires de #violencespolicieres et de #racismedanslapolice #JusticePourMohamed

Publié le 19 décembre 2020 par Mister Gdec

L’ignoble agression raciste fort heureusement filmée (sans quoi… voilà) de Michel Zecler par une meute enragée de policiers sans foi ni loi ni limites d’aucune sorte, bien qu’elle ait constitué récemment à juste titre un summum d’indignation médiatique généralisée, n’est malheureusement pas la seule. Pour qui scrute depuis des années avec attention les médias de toutes sortes incluant les réseaux sociaux, les violences policières sont malheureusement une triste habitude, tragiquement monnaie courante, jusqu’à la nausée. On le sait fort bien, nous autres, dans les quartiers populaires, où certains s’en donnent à cœur joie dans les angles morts… N’en déplaise à ceux qui ont intérêt à nier cette réalité, notre réalité : celle des violences policières et du racisme dans la police, pour des raisons relatives à leurs petits intérêts politiques et personnels, ou pour cacher leurs propres turpitudes en la matière, comme pour exemple notoire un certain petit ministre de l’Intérieur de cabinets peu reluisants… Dois-je vous faire un dessin ?

Pourtant, j’ai en ce moment le sentiment, à tort ou à raison 1, que les histoires proprement scandaleuses impliquant les forces de l’ordre ne cessent de s’accumuler à un rythme insoutenable. La dernière en date, par exemple, celle de Mohammed Gabsi, à Béziers qui plus est (une circonstance aggravante à mes yeux. Les miens seuls ? Car on ne peut pas fermer les yeux sur les idées racistes et xénophobes de son maire, dont on peine à imaginer qu’elles ne soient pas partagées par sa milice municipale… ).

Mais comme d’habitude, les faits.

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Le 8 avril 2020, Mohammed Gabsi, un jeune homme de 33 ans, dont on sait à présent qu’il était schizophrène (autre circonstance aggravante à mes yeux), est arrêté après un simple contrôle sur la voie publique pour une attestation liée au Covid dont l’heure était dépassée. Pour une raison indéterminée, il est arrêté.

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Pourtant, malgré plusieurs incohérences, lesdits policiers miliciens de Ménard maintiennent leur déposition… Et c’est seulement maintenant qu’ils sont enfin inquiétés par la justice, 8 mois après ! :

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Pour celles et ceux qui ont suivi l’histoire sur les réseaux sociaux, nous savions déjà tous que cette histoire faisait l’objet d’un mensonge éhonté de la part des policiers municipaux en question. Aussi, nous sommes ravis de constater que leur témoignage est enfin invalidé non seulement par les faits, tels que décrits par les témoins, mais également par les constatations médicales…

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… et comme je vois venir d’ici les petits malins qui vont venir me dire qu’ils n’ont pas confiance en un média d’ultra-gauche (oui, cette gauche UHT... Rires), la couverture rachitique de la presse mainstram qui ne fait que relayer paresseusement une missive de l’AFP est ici. A vous de voir…

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Moi, à propos de cette affaire, j’ai plusieurs observations. Tout d’abord, je m’interroge sérieusement sur les compétences réelles de ces policiers municipaux 2 à prendre en charge un individu dont on sait qu’il souffrait de schizophrénie. Je connais bien ce sujet, et ce n’est pas à la portée du premier porte-flingues venu. Ensuite, j’observe encore et encore, une fois de plus, la place systémique du mensonge dans les forces de l’ordre qui, pour couvrir d’éventuels manquements, ne répugnent jamais à prendre quelques libertés avec la vérité purement factuelle, contrairement à ce que leur fonction nécessiterait pourtant, plus rigoureusement.

Or, à l’heure où l’on réclame à corps et à cris, de manière plus ou moins sincère selon les cas, la restauration du lien de confiance entre la population et les forces de l’ordre, qui se révèlent de plus en plus souvent forces du désordre, il me semble que cette question du respect inconditionnel de la vérité factuelle est on ne peut plus primordiale. Comment en effet rétablir le lien de confiance quand le recours au mensonge est aussi généralisé de haut en bas de la hiérarchie d’un système de plus exclusivement répressif, qui détient pourtant le monopole de la violence ? Le mensonge fait il à présent partie de la panoplie du parfait petit policier ?

J’ai posé la question via twitter à deux spécialistes des violences policières, chacun sous des angles différents (un journaliste et un universitaire) : David Dufresne et Mattieu Rigouste. Car force m’est de constater que ce qui nourrit l’indignation et l’irrespect de plus en plus massif envers les forces de l’ordre (en plus de favoriser un complotisme qu’on fait mine de combattre en haut lieu alors qu’on n’est pas exempt de tout reproche), c’est bien aussi, en plus des violences policières et du racisme dans la police, qui présentent n’en déplaisent à nos détracteurs en effet et en toute conscience et en l’état actuel de mes connaissances un caractère systémique, c’est ce recours généralisé et absolument pas condamné publiquement, d’aucune manière, au mensonge. Je peux citer à l’appui de cette accusation que j’assume totalement, parmi les plus évidentes et démontrées, l’affaire Geneviève Legay, l’affaire Zineb Redouane, l’affaire Cédric Chouviat, et tant d’autres à charge, y compris contre leur propre hiérarchie, qui elle-même ne répugne pas à mentir, comme ici, jusqu’au préfet de police de Paris. Et cette question prend une particulière acuité d’autant plus que le grand public ne méconnait plus, s’il se tient correctement informé, cette pratique policière peu suspecte d’honnêteté et d’intégrité qui permet si commodément d’arrondir ses fins de mois : la plainte pour outrage/rebellion, si commode pour faire taire ses détracteurs, quand bien même ils/elles n’ont commis aucun délit… Elle est pourtant fort souvent basée sur le mensonge !!! Est-ce cette vertu éminemment républicaine, que l’on veut transmettre à notre jeunesse ? Mais bon, qu’attendre d’autre d’une chaîne exécutive qui, de la base au sommet, ment éhontément, comme leur ministre de tutelle, y compris à la représentation nationale ?

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La question du mensonge m’apparait essentielle dans le ressentiment et la défiance que nourrit la population envers les forces de l’ordre, qui devraient en outre à mon sens, selon mes opinions, être à son service plutôt qu’à celui d’intérêts de plus en plus discutables… Mais là, je rêve tout haut. En tous cas, sur ce coup là, j’ai fait le job. A chacun(e) de faire le sien.

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1 le fait que les policiers semblent se permettre tout et n’importe quoi en ce moment, jusqu’à manifester avec voitures, uniformes et armes de service, allant jusqu’à intimider des élus en pleine nuit à leur domicile personnel, allié au fait qu’ils aient pour ministre un Darmanin totalement acquis à leurs idées sécuritaires, sexistes et racistes, sont peut être de bonnes raisons, de même que les exemples que je ne cesse d’observer indiquant que non seulement des membres des forces de l’ordre trafiquent leurs PV et leurs comptes-rendus d’enquêtes, mais c’est également le fait d’une hiérarchie qui les couvre. Et quand même la hiérarchie ment, quelle confiance est possible en ces gens, et en toute cette chaîne répressive qui détient le monopole de la force légale ?

2 des policiers municipaux dont on suppute fortement en outre les biais idéologiques défavorables à la victime, en raison de leur lien de subordination à un maire raciste et xénophobe.