Combat pour un monde durable
Combien de fois déjà s’est-il renié ? Emmanuel Macron s’est donc mis en devoir, hier, d’expliquer aux membres de la Convention citoyenne pour le climat que le « truc » qu’ils ont rédigé, selon ses propres termes sur Brut la semaine passée, n’était pas « la Bible ou le Coran » et que donc, compte tenu des circonstances et de l’âge du capitaine, il entendait bien arranger tout ça à sa façon. Sur 150 propositions, il n’en resterait plus qu’une quarantaine.
On se souvient qu’il avait écarté plusieurs d’entre elles, dont une taxation des dividendes pour financer la nouvelle politique environnementale escomptée. On peut comprendre que certains membres de la Convention aient le sentiment d’avoir été roulés dans la farine, voire instrumentalisées pour donner le change.
Il y a quelques jours, c’est sans état d’âme que le même Emmanuel Macron saluait l’accord de Paris sur le climat. Le secrétaire général de l’ONU a déclaré « l’état d’urgence climatique ». L’Europe se dit déterminée à lutter contre les effets de serre…Et le gouvernement, avec la bénédiction de Bruxelles, a lancé son projet Hercule de démantèlement d’EDF et de tout le secteur de l’énergie. Alors que le réchauffement est l’affaire de la terre entière et que nous n’avons de planète B, il s’agit tout simplement d’offrir au capitalisme repeint en vert le beau paquet-cadeau des énergies les plus rentables.
En gros, tout ce qui est nucléaire ou thermique et va coûter très cher, en particulier concernant l’entretien de centrales vieillissantes, serait à la charge de l’Etat, donc des usagers, tout le secteur des renouvelables étant remis au bon vouloir des actionnaires.
Les groupes du CAC, les fonds d’investissement comme BlackRock sont sur le coup, faisant profession de vertu. On comprend mieux pourquoi la taxation des dividendes a été refusée La journée d’action de jeudi, à l’appel des syndicats de l’énergie mobilisés depuis septembre pour un grand secteur public, est une nouvelle étape de la bataille pour un monde durable, le nôtre