En bref : stoïcisme et cosmos

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam

Le Cosmos est l’élément majeur, l’élément fondateur de toute la pensée des stoïciens. Le Cosmos que nous appellerons également La Nature, englobe tout ce qui existe sur la terre : forêts avec leurs animaux, montagnes, mers, êtres humains.

Il englobe de même tout ce qui est en dehors de la terre tels que le ciel, les étoiles, le soleil, la lune. C’est donc l’univers dans son intégralité. Cette notion de Cosmos, de Grande Nature ne doit être comprise ni au sens religieux, ni au sens astronomique, ni au sens scientifique. En réalité, les stoïciens avaient une conception de cette Grande Nature, de ce Cosmos propre à leur civilisation et à leur époque. Cette conception s’est malheureusement perdue. Notre incapacité à appréhender comment les stoïciens concevaient le Cosmos a pour conséquence que les jugements que nous portons sur eux sont basés sur nos connaissances contemporaines. Ce qui nécessairement implique une vision fausse de cette belle civilisation perdue.

Le Cosmos n’est pas un élément statique, il possède une vie propre qui l’anime. Il ne s’agit pas de vie au sens de la vie humaine ; il s’agit, là également, d’une notion qui était propre aux stoïciens et dont nous somme dans l’incapacité d’en concevoir la justesse.

L’extension naturelle du Cosmos, pour les stoïciens, est les événements. Tous les événements qui surviennent, que ce soit de l’ordre atmosphérique tel que les tremblements de terre, les catastrophes naturelles ; que ce soit les manifestations en rapport avec l’activité humaine telles que les guerres ; que ce soit des phénomènes indépendants de l’activité humaine tels que des épidémies. Tous ces événements font partie intime et intrinsèque du Cosmos, on ne peut les en dissocier.

Le Cosmos est toujours là et continuera d’être encore là. Le Cosmos est logique, harmonieux, parfait. Chaque composant qui forme le Cosmos est à sa place naturelle et concourt à l’harmonie, à la cohésion de l’ensemble. Aucun constituant n’est de trop ou bien inutile. Si des éléments nous paraissent inadaptés, cela est dû aux jugement que nous portons sur eux.

Marc-Aurèle compare le Cosmos à un édifice bien fait tel qu’une pyramide où chaque pierre est à sa place exacte et précise pour former la construction finale harmonieuse.

Marc-Aurèle pour nous expliquer la cohésion de cette Nature, fait une analogie avec un humain. Tous les organes, tous les membres de cet humain fonctionnent en harmonie avec les autres pour le maintien de l’équilibre de la vie. Ainsi, il faut deux membres inférieurs pour permettre la marche. Si une jambe devait manquer, la marche devient impossible ou bien bancale. Il en est ainsi des mâchoires où il faut une inferieure et une supérieure pour macher.

Marc-Aurèle donne un autre exemple pour nous expliciter la perfection du Cosmos. Un boulanger fabrique un pain qui est rond, bien fait, sans défaut. Toutefois, quand il le met au four pour cuir, apparaissent sur sa surface des petits creux, des boursouflures qui perturbent la belle esthétique de ce pain. Nous pouvons penser qu’il s’agit là d’imperfections. Marc-Aurèle dit que c’est justement ces croûtes qui apparaissent qui rendent le pain appétissant et qui vont lui donner sa belle saveur. Ainsi, poursuit-il, le fier sourcil du lion, l’écume, la bave qui sort de la gueule du sanglier, bien qu’ils nous apparaissent repoussants, en réalité, concourent tous à la beauté de cette Grande Nature. Ce sont nous jugement qui nous les font apparaitre comme des imperfections.
Voici donc exposé pour vous de façon brève et succincte, mais qui va à l’essentiel, la notion de Cosmos et de Nature chez les stoïciens. La prochaine fois : stoïcisme et Destin.

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