Nicolas Sarkozy avait promis de tenir ses promesses de campagne. C’est chose à demie faite concernant les parlementaires, qui à défaut de gagner plus, travaillerons plus cet été : députés et sénateurs auront à débattre de pas moins de sept projets de loi d’ici le mois d’août, avant d’entamer une nouvelle session extraordinaire dès septembre.
Outre le fait que cela risque bien de faire tout drôle à certains d’être obligé de prendre leurs vacances en août, en même temps (mais probablement pas au même endroit) que les "congés-payés", ils risquent bien d’y arriver rincés vu que le président de la République leur a concocté un programme aussi chargé que le sien depuis cinq ans (peut-être serait-il bon au mois de juillet de le soumettre au même type de contrôle antidopage que les cyclistes du Tour de France). Après le discours de politique générale du Premier ministre François Fillon (à moins que ce ne soit Nicolas Sarkozy…) en entrée le 3 juillet, un débat sera organisé dans l'hémicycle sur le traité européen simplifié. Puis en plat de résistance la semaine suivante, les députés se pencheront sur le premier gros texte de la législature avec le "paquet fiscal", dont l'examen a été programmé sur une semaine entière. Viendront ensuite le traditionnel débat d'orientation budgétaire, le projet de loi portant règlement définitif du budget 2006, le projet de loi instituant des peines planchers pour les multirécidivistes que le Sénat aura déjà vu passer début juillet. En dessert, les députés se régaleront de la loi sur l’autonomie des universités et celle sur le service minimum…
De peur sans doute que les parlementaires s’ennuient entre deux plats, il est prévu qu’ils examinent également un projet de loi créant une délégation parlementaire pour le renseignement, le texte créant un "contrôleur général indépendant des lieux de privation de liberté" et qu’ils donnent leur feu vert à 25 textes techniques ratifiant des accords internationaux…
Bon appétit messieurs dames !!!
Canicule ou pas, l’ambiance promet d’être étouffante si l’on ne juge par la première passe d’armes, en guise d’apéritif, entre majorité et opposition sur la désignation des postes purement honorifiques de vice-présidents de l’Assemblée. Alors que la tradition veut que majorité et opposition aient chacune trois vice-présidents, l’UMP plutôt que de céder l’un de ses postes au Nouveau centre (à qui elle a déjà offert un groupe parlementaire) a préféré la prendre sur le quota du PS… Un bien bel exemple de mise en application de l’ouverture dont se vante le président de la République…